Troubles civils : un risque plus important que le terrorisme

Pénuries de matières premières, inflation galopante, incertitudes quant à l’avenir… les facteurs actuels de déstabilisation, amplifiés par les réseaux sociaux, sont nombreux et devraient provoquer des vagues de manifestations violentes dans les prochains mois, estime Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) dans une note publiée en juin.

Les entreprises doivent réévaluer et actualiser leurs plans de continuité de l’activité en fonction, notamment des vulnérabilités de leur chaîne d’approvisionnement.

La période que nous vivons n’est pas un long fleuve tranquille. Après la crise sanitaire Covid-19, qui a malmené beaucoup d’entreprises, celles-ci doivent désormais s’attendre à une augmentation des troubles civils. Telle est, en tous cas, la vision prospective d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS). « Les troubles civils deviennent pour un nombre croissant d’entreprises un risque plus important que le terrorisme », analyse Srdjan Todorovic, directeur de la gestion de crise pour le Royaume-Uni et les pays nordiques chez AGCS.

Et il est peu probable que la situation s’apaise dans un avenir proche. Les conséquences de la pandémie, la hausse du coût de la vie et les mutations idéologiques continuent d’agiter les sociétés dans le monde entier. Les entreprises doivent donc être attentives aux signaux d’alerte et définir des moyens efficaces de protection et de désescalade. L’objectif est d’anticiper et d’éviter les risques de blessures au personnel et de dommages aux biens de l’entreprise et des personnes ».

Risque de dommages sur les bâtiments et les infrastructures

Les Nations Unies ont mis en garde contre les risques de déstabilisation liés à la perturbation des chaînes d’approvisionnement et à la flambée des prix de l’alimentation, des carburants et des engrais, en lien notamment avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine. « Tout ceci sème les germes de l’instabilité politique et de troubles dans le monde entier » déclarait ainsi António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies.

Ce risque d’augmentation des troubles civils est particulièrement fort dans les pays à revenu intermédiaire selon les prévisions de l’indice des troubles civils de Verisk Maplecroft, société spécialisée dans la gestion du risque pour les compagnies d’assurances.

Au total, 75 pays pourraient connaître une augmentation des manifestations d’ici la fin 2022, dont les États-Unis, l’Argentine, le Brésil et l’Espagne.

Ce phénomène pourrait entraîner notamment des manifestations plus fréquentes et des dommages plus nombreux aux infrastructures et aux bâtiments.

Partout dans le monde les manifestations et les dommages collatéraux qui en résultent peuvent toucher des bâtiments publics, infrastructures de transport, chaînes d’approvisionnement, commerces, entreprises étrangères, stations-service, plateformes de distribution de marchandises essentielles, hôtels et autres établissements touristiques.

Des recommandations se préparer aux troubles

Les entreprises doivent donc réévaluer et actualiser leurs plans de continuité d’activité (PCA) lorsque nécessaire, en fonction des vulnérabilités de leur chaîne d’approvisionnement, conseille Allianz.

Elles doivent également étudier leurs garanties d’assurance en cas d’augmentation des incidents locaux. Les contrats d’assurance dommages prévoient parfois la violence politique, mais les assureurs proposent également une couverture d’assurance des risques spéciaux pour atténuer l’impact des grèves, émeutes et mouvements populaires. Allianz Risk Consulting a élaboré une liste de recommandations techniques indiquant les meilleurs moyens de protection, de communication et de désescalade.

Sources : communiqué de presse Allianz et diverses données

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