Mon espace santé : quel intérêt pour les assurances complémentaires ?

Pourquoi les assurances complémentaires ont-elles intérêt à référencer leurs offres au catalogue de Mon espace santé ? A quel moment engager la démarche ? Comment parvenir à respecter plus de 150 critères exigés par les pouvoirs publics et rejoindre ainsi les 12 services déjà référencés ? La marche ne risque-t-elle pas d’être trop haute pour beaucoup d’entre eux ?

Eléments de réponses avec Didier Ambroise, associé fondateur du cabinet Doshas Consulting.

Inscrit à la feuille de route de la stratégie du numérique en santé, Mon espace santé est aujourd’hui accessible à tous les assurés français ne s’y étant pas au préalablement opposés, soit un total de 65 millions de personnes à avoir été informées individuellement de son ouverture depuis février 2022.

« L’objectif de ce service public conçu pour que « le patient devienne  acteur de sa santé » selon l’expression du ministère est de faciliter ses échanges avec les professionnels de santé en disposant du fameux Dossier Médical Personnel, d’une messagerie sécurisée de santé, d’un agenda de ses rendez-vous médicaux et d’un catalogue d’applications utiles, référencées par l’Etat », explique Didier Ambroise, associé fondateur du cabinet Doshas Consulting.

Visibilité, crédibilité et confiance

Ces applications peuvent être mobiles ou web, gratuites ou payantes, proposées par des acteurs publics ou privés, dans le champ de la prévention, la santé, du bien être, de la qualité de vie au travail ou bien encore du maintien de l’autonomie. « Leur expansion a été rapide et on en dénombre actuellement plus de 350 000 sur les stores d’applications mobiles. Elles constituent une véritable jungle, où il parait bien difficile de s’orienter ! C’est là tout l’enjeu d’intégrer ce catalogue dont la demande s’effectue via la plateforme Convergence et est ensuite transmise au GIE Sesam-Vitale. »

A ce jour, aucune assurance complémentaire n’y apparait et, pour Didier Ambroise, ce n’est pas vraiment une surprise. « Au regard des plus de 150 critères d’urbanisation, d’interopérabilité, de sécurité, d’éthique, d’informatique et liberté à respecter, la marche semble un peu haute à franchir, surtout par manque d’anticipation. C’est en effet un pan complètement nouveau pour beaucoup d’assureurs et mutuelles qui découvrent l’obligation d’intégrer l’identifiant national de santé et la sécurité en code natif dans le développement d’application, ou bien de faire des connections avec différents référentiels que, pour l’instant, ils ne connaissent pas. Ils sont non seulement pour la plupart mal préparés mais également un peu en froid avec la puissance publique, qui leur reproche de ne pas avoir répercuté les conséquences de la baisse d’activité durant le confinement et la crise sanitaire sur le tarif des cotisations. »

Pour les inciter à y aller, le spécialiste en santé numérique liste quatre intérêts majeurs : « bénéficier de cette visibilité pour faire connaitre leurs services et gagner en crédibilité, générer du trafic sur leur portail pour multiplier les usages, partager des données de santé dans le respect du consentement éclairé des utilisateurs et leur apporter une garantie de confiance grâce à cette offre labellisée par l’Etat. »

Les complémentaires santé doivent prendre une place significative dans la refondation du système de protection sociale et (re-)devenir un partenaire de la puissance publique de toutes les politiques de santé proche des citoyens.

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