Voitures autonomes "Il faudra bien définir les règles relatives à la responsabilité"

2019 et 2020 seront probablement deux années très importantes pour le déploiement à grande échelle des voitures autonomes. D’ailleurs, les essais liés à la technologie des véhicules autonomes ont passé la vitesse supérieure en 2018. Après une brève interruption consécutive au crash mortel d’Uber à Tempe, en Arizona, les constructeurs de véhicules autonomes et d’autres parties prenantes, notamment les compagnies d’assurance, accélèrent désormais leurs programmes d’essais sur route. Ils sont alimentés par l’introduction de règles, de règlements et de lois officielles visant à rendre les routes plus sûres grâce à la mise en œuvre de technologies autonomes.

On peut évoquer que le Royaume-Uni montre la voie en ce qui concerne la législation et les codes de pratique relatifs à la conduite autonome de véhicules. En juillet 2018, le gouvernement du Royaume-Uni a adopté la loi de 2018, établissant un cadre réglementaire qui aligne l’assurance automobile automatisée sur la « pratique de longue date de l’assurance automobile ». La loi garantit que les automobilistes britanniques sont couverts à la fois quand ils conduisent et quand le conducteur a légitimement laissé le contrôle au véhicule.
Ailleurs, le soutien législatif n’a pas été aussi facile à obtenir. Les États-Unis ont dû adopter un projet de loi interdisant à certains États de bloquer les essais de voitures sans conducteur après que certains pays eurent imposé une réglementation stricte en raison de préoccupations liées à la sécurité publique. Le Canada est également à la traîne du Royaume-Uni, mais des changements sont en train de se produire. En décembre 2018, le ministre canadien des Transports, Marc Garneau, a mis en place un essai conjoint de Transports Canada et du Conseil canadien des administrateurs de la circulation routière (CCATM), qui appuierait davantage d’essais et de développement d’essais. technologie de véhicule autonome.
«Les contrôles sur les essais de véhicules autonomes sont très importants», a déclaré David Williams, directeur technique chez AXA Insurance au Royaume-uni. «Vous ne pouvez pas précipiter ces choses. Vous devez faire des kilomètres de simulation et des kilomètres de route réels – et vous devez les faire dans des environnements appropriés et avec des personnes correctement formées. Chez AXA, nous pensons que la technologie des véhicules autonomes constituera un élément essentiel pour rendre nos routes plus sûres. La dernière chose que tout le monde veut, c’est que les gens fassent passer cette technologie à la hâte et aient ensuite de graves accidents qui anéantissent leur confiance. « 

La sécurité est un domaine clé du débat sur les véhicules autonomes. C’est la principale, sinon la seule, raison de l’existence des véhicules sans conducteur. Cependant, nous devons savoir comment déterminer cette sécurité. Il y a de nombreuses questions auxquelles il faut répondre. À quel point voulons-nous que les véhicules autonomes soient plus sûrs que les conducteurs humains ? 1% est-il suffisamment sûr ou avons-nous besoin de 10% ou 100% ? Une voiture sans conducteur ne s’endormira pas, mais peut-elle identifier un vélo ? …
Nous pouvons soulever d’autres problèmes : la capacité des véhicules autonomes à faire face à des conditions météorologiques difficiles, telles que la neige et le brouillard. Les conditions enneigées ont été décrites comme particulièrement problématiques, car elles peuvent causer des problèmes aux caméras et aux capteurs que les véhicules autonomes utilisent pour percevoir le monde qui les entoure.
En France et chez Renault, la première voiture dite autonome sera la nouvelle Clio 5 qui sera présentée à Genève dans quelques mois et commercialisée dans la foulée. Pour ce qui est de l’assurance, la question des responsabilités en cas d’accident semble être la 1ère préoccupation. Qui sera responsable en cas d’accident ? La machine, dont le comportement est régi par des algorithmes, son utilisateur ou son propriétaire ? « Il faudra bien définir les règles relatives à la responsabilité, notamment pour protéger les victimes » estime Jean-Marc Pailhol, responsable Market management & distribution chez Allianz.

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