Crise en Mer Noire : hausse de la prime « risque de guerre »

Face aux tensions croissantes en Mer Noire, les compagnies d’assurance revoient à la hausse les primes liées aux risques de guerre pour les opérations russes. Cette transformation du paysage assurantiel témoigne des incertitudes qui planent sur la région.

Selon des informations de Reuters, les compagnies d’assurance ont informé les armateurs exerçant leurs activités dans les ports russes de la Mer Noire qu’il y aurait une augmentation des primes d’assurance.

Cette décision découle d’une préoccupation croissante de la part des assureurs liée aux risques potentiels d’un conflit de plus haute intensité dans la région.

En effet, les opérations militaires dans la région ont connu une escalade significative, particulièrement suite à l’échec de l’accord sur l’exportation de céréales en juillet. Bien que les récentes attaques survenues dans les ports russes de la Mer Noire n’aient pas causé de perturbations majeures dans les expéditions de pétrole, la menace d’éventuels impacts futurs est en constante augmentation.

De tels événements ont fini par créer un climat d’incertitude de plus en plus préoccupant pour les armateurs et les compagnies d’assurance.

Les traders ont observé une augmentation de la prime de risque liée à la guerre, qui est passée d’environ 1% du coût de la cargaison à 1,20-1,25%. Cette hausse se traduit par un coût supplémentaire d’environ 200 000 dollars par voyage pour un pétrolier Suezmax transportant du pétrole russe à destination de l’Inde.

Le coût total de la prime pourrait ainsi approcher la barre du million de dollars. Or, si les charges additionnelles en jeux ne sont pas énormes, elles s’ajoutent néanmoins aux difficultés financières auxquels la Russie est déjà confrontée depuis les sanctions de février 2022, et compromettent encore davantage la situation économique du pays.

Au plus fort de la crise, les entreprises russes ont dû faire face à des coûts d’assurance de transport et de fret pouvant atteindre jusqu’à 20 millions de dollars par pétrolier. Cette somme équivalait à plus d’un tiers de la valeur totale de chaque cargaison. Les opérateurs précisent néanmoins que la hausse significative des primes d’assurance s’appliquait principalement au pétrole ainsi qu’aux produits raffinés d’origines russes. Les primes pour les cargaisons en provenance du Kazakhstan sont, elles, demeurées stables, se maintenant aux alentours de 1%.

Les expéditions de pétrole brut depuis les terminaux de Novorossiisk et du CPC en mer Noire, constituent environs 2% de l’approvisionnement mondial. En ce qui concerne les exportations de produits pétroliers à partir des ports russes de la mer Noire, elles totalisent environs 4 millions de tonnes par an. Dès lors, les tensions en Mer Noire ont non seulement des implications géopolitiques, mais aussi des conséquences financières directes pour les opérations russes.

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