Absentéisme : le Baromètre 2023 de Mercer France

Mercer vient de publier la nouvelle édition de son baromètre sur l’absentéisme, réalisé auprès d’un panel de plus de 3 000 entreprises implantées en France.

Il en ressort un niveau record de près d’un salarié sur deux qui s’est absenté en 2022.   

Après un timide recul en 2021, l’absentéisme atteint un nouveau record en 2022

Le Datascope d’Axa paru en mai dernier avait prédit les résultats de ce baromètre Mercer 2023 de l’absentéisme. En effet, en 2022, ce sont près de 48% des salariés qui se sont absentés, contre « seulement » 36% en 2021. Avec un niveau record d’absentéisme de 5.2%, 2022 devient ainsi supérieur à 2020 (5%), une année pourtant déjà largement sinistrée en raison du Covid et de ses confinements successifs.

Dans le même temps, la durée moyenne des arrêts maladie a été réduite de 6 jours pour s’établir désormais à 26 jours. Par ailleurs, on note une augmentation (+34%) de la proportion des salariés cadres absents entre 2021 et 2022 et une évolution de la durée moyenne d’absence des salariés de plus de 8 jours pour les cadres et plus de 6 jours pour les non-cadres.

Le baromètre souligne en outre que la tranche d’âge la plus impactée par la hausse de l’absentéisme concerne les moins de 30 ans avec une augmentation record de 32% constatée entre 2019 et 2022.

L’étude montre enfin que les trois premiers secteurs les plus touchés par l’absentéisme sont le Commerce, la Distribution et l’Hébergement/Restauration, dans lesquels près de 65% des salariés se sont absentés en 2022. Les arrêts les plus longs sont observés dans le secteur de la Propreté/Sécurité avec une durée moyenne d’arrêt de 32 jours.

Un absentéisme qui augmente et se transforme

Bien que les salariés cadres demeurent moins touchés par l’absentéisme que les collaborateurs non-cadres (3.2% vs 10.5%), l’étude révèle cependant que le nombre de cadres concernés par les absences croît dangereusement. Jusqu’alors moins sensibles aux absences que les non-cadres, ce sont désormais plus d’un tiers des cadres qui se sont absentés en 2022.

Par ailleurs, l’étude détermine que les femmes sont davantage touchées par l’absentéisme que les hommes avec un taux d’absentéisme de 6.9% pour les femmes contre 3.9% pour les hommes. En 2022, ce sont 54% de femmes qui se sont absentées, soit plus d’une femme sur 2, contre 43% des hommes.

D’autre part, impliqué sur les sujets de diversité, d’égalité et d’inclusion, Mercer a choisi d’effectuer également un focus sur le congé paternité qui, depuis le 1er juillet 2021, est passé de 11 jours à 25 jours en France. Malgré l’objectif du gouvernement de contribuer à une meilleure égalité homme / femme, l’étude montre que plus de la moitié des hommes (52%) ne prennent pas la durée maximale de 25 jours.

Un contexte d’inflation qui mobilise les employeurs

« Dans un contexte d’inflation galopante, notre dernière enquête Mercer sur les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) et la Prime de Partage de la Valeur (PPV) révèle que les employeurs se mobilisent avec comme priorité numéro 1 de trouver des solutions pour remédier à la baisse importante du pouvoir d’achat des salariés.

En parallèle, pour que cette promesse ne demeure pas un vœu pieux, les entreprises vont donc probablement saisir toutes opportunités d’économies qui pourront être réalisées au sein de l’entreprise.

Si plusieurs pistes de réflexion peuvent ainsi être engagées en ce sens au sein des Directions des Ressources Humaines, le sujet de l’absentéisme apparaît dès lors comme un des premiers leviers sur lequel les DRH peuvent intervenir pour contribuer à la maîtrise/réduction des dépenses. 

Si le panorama dressé a le mérite d’éclairer le marché sur les tendances macro de l’absentéisme et de ses dynamiques, il convient de garder en mémoire les deux points suivants :

  • Derrière les valeurs moyennes se cachent un ensemble de situations individuelles ;
  • Porté par des facteurs endogènes et exogènes à l’entreprise, l’absentéisme est élastique et se transforme rapidement.

Fort de ces constats et soucieux de collaborer activement à la maîtrise des risques, Mercer ne peut qu’encourager et accompagner les entreprises pour benchmarker leur absentéisme, identifier les variables explicatives de ce phénomène, et mettre en place des outils de reportings adaptés. » analyse Camille Mosse, Directrice Technique et Offre chez Mercer France

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