Face à une pénurie mondiale de main-d’œuvre et à des hausses constantes des prix des matériaux, le marché de l’assurance construction en 2025 navigue entre innovation technologique, contraintes économiques et catastrophes naturelles majeures.
Les secteurs de l’assurance et de la construction affrontent plusieurs défis majeurs en 2025, marqués notamment par une pénurie croissante de main-d’œuvre qualifiée. Ce phénomène touche l’Amérique du Nord avec un déficit estimé à 500 000 travailleurs, une situation qui se généralise également en Europe, en Amérique du Sud et en Asie. En conséquence, le recours à des travailleurs moins expérimentés pourrait affecter la qualité des ouvrages et la conformité aux normes de sécurité. Dans ce contexte, les assureurs renforcent leur vigilance sur l’évaluation des risques liés aux délais et aux coûts des projets.
Parallèlement, la hausse persistante du prix des matériaux de construction alourdit le coût global des projets, impactant directement les primes d’assurance souvent indexées sur ces coûts. Ce phénomène est accentué par des politiques économiques protectionnistes, telles que l’augmentation des droits de douane sur les matériaux, particulièrement sensible aux États-Unis. En revanche, en Asie, les investissements publics et privés dans les infrastructures et les énergies renouvellent l’optimisme économique du secteur, tandis qu’en Australie, une croissance modérée est attendue principalement dans le résidentiel. En Europe, malgré des perspectives stables grâce à la transition énergétique, la pénurie de personnel demeure préoccupante.
Les catastrophes naturelles récentes, comme les incendies à Los Angeles, ont également des effets marqués sur le secteur de l’assurance construction. Avec des pertes financières estimées entre 32 et 40 milliards de dollars et plus de 16 000 structures touchées, ces évènements entraînent une hausse potentielle des primes d’assurance et réduisent la capacité d’assurance disponible dans la région. Cette situation exacerbe également les tensions existantes sur les marchés des matériaux, particulièrement celui du bois de charpente.
Malgré ces défis, le marché global de l’assurance construction montre des signes encourageants de reprise avec une stabilisation des taux et une meilleure gestion des risques majeurs. Les assureurs adaptent leurs offres, notamment en révisant les conditions spécifiques des contrats d’assurance (LEG3), pour mieux répondre aux réalités actuelles du secteur. En Asie, cette tendance est particulièrement marquée, bien que le risque lié aux catastrophes naturelles reste élevé.
L’essor rapide des nouvelles technologies, notamment de l’intelligence artificielle, génère de nouvelles inquiétudes, particulièrement dans le domaine de la responsabilité cyber. Les assureurs exigent désormais des évaluations détaillées du risque pour offrir des couvertures cyber spécifiques, excluant souvent par défaut les dommages corporels et matériels liés à des incidents cyber, sauf après négociation approfondie.
Dans certaines régions, notamment en Amérique latine, le marché de l’assurance fait preuve d’une adaptabilité accrue face aux risques historiques liés aux catastrophes naturelles et politiques, ouvrant ainsi la voie à des approches plus ciblées et innovantes.