Chaque année, c’est la même rengaine. Mai débarque, les cerisiers explosent de fleurs, les barbecues sortent timidement de leur hibernation… et là, bim, les trois saints : Mamert, Pancrace et Servais pointent le bout de leur nez givré.
Oui, les fameux « Saints de glace », ce trio redouté des jardiniers et des agriculteurs, est censé nous offrir un dernier petit coup de froid.
Les 11, 12 et 13 mai, donc. Trois jours pendant lesquels on évite de trop se la raconter côté plantations. Les anciens disaient : « Saints Servais, Pancrace et Mamert font à eux trois un petit hiver. » Et parfois, ils n’avaient pas tort.
Car même si les saisons n’écoutent plus vraiment le calendrier (« merci » le dérèglement climatique), un petit gel traître peut encore frapper pendant ces dates — et les conséquences peuvent être catastrophiques.
Un coup de froid, et c’est la cata : des bourgeons brûlés, des cultures compromises, des récoltes amputées. Pour certains exploitants, c’est une année entière de travail qui part en fumée… ou plutôt en givre.
Mais alors, que fait la météo ? Et … l’assurance ?
Pensez-vous que tous les agriculteurs sont assurés et couverts faces à ces risques liés aux aléas climatiques ? Seulement 1 sur 3 est assuré contre les aléas climatiques. Oui, un tiers ! Alors que les sécheresses, grêles, tempêtes et gels n’en finissent plus de nous rappeler que la nature est capricieuse.
En 2022, les pertes agricoles dues au climat ont explosé, au point de remettre à plat le système d’assurance récolte. Aujourd’hui, l’enjeu est clair : protéger ceux qui nous nourrissent, face à une météo devenue instable, voire complètement « zinzin ».
Alors oui, les Saints de glace peuvent faire leur petit show chaque année, et cela n’a rien de folklorique quand on voit les conséquences d’une récolte gelée. Mais face à une météo qui joue à la roulette russe, on ne peut pas laisser les agricultrices et agriculteurs seul(e)s avec un plaid et une bougie chauffe-plat.
Il est venu le temps, pour la protection climatique agricole, de bâtir une coopération « musclée », plus systémique entre le public et le privé. Avec des outils/services de prévention et d’assurance plus accessibles, un accompagnement mieux coordonné, et des dispositifs à la hauteur des enjeux. C’est juste, au delà de cette période, une nécessité économique et sociétale !