« Notre ADN doit se réaffirmer en permanence dans les actes »

Si 58 % des entreprises assurent avoir de réelles difficultés à recruter (1) et 91% sont confrontées au turn-over (2), pour séduire et fidéliser, les sociétés doivent plus que jamais soigner leur marque employeur. C’est particulièrement vrai dans le secteur de l’assurance, confronté à des tensions sur l’emploi.

Sur le sujet de la marque employeur, nous avons interviewé Bernard de Laportalière, Directeur des Ressources Humaines – Verlingue, Groupe ADELAÏDE

« Notre ADN doit se réaffirmer en permanence dans les actes. »

Faut-il séduire et fidéliser les collaborateurs, pour développer et soigner la marque employeur ?

Séduire pourrait être déceptif si nous ne nous attachions pas à fidéliser avant tout, car nous avons une véritable promesse à tenir en termes de capacité d’évolution et de qualité de vie au sein de l’entreprise.

Notre marque employeur est très incarnée, car elle est avant tout constitutive de la marque, ainsi l’une nourrit l’autre et inversement. Une intention de départ sera toujours étayée par une mise en action, et c’est comme cela que nous créons un cercle vertueux autour de la Marque Employeur, qui revient en fait à notre raison d’être. Et cet écosystème est incarné par l’humain, ce n’est pas qu’un système RH, toute l’entreprise est concernée, autant les managers que les collaborateurs.

Ces derniers se sentent accompagnés tout au long de leur parcours. Mon leitmotiv est que nous ayons une marque employeur qui tienne la route et qui soit cohérente, tout en étant portée par nos collaborateurs.

La marque employeur porte l’identité de l’entreprise, son ADN social et/ou sociétal. Votre réaction ?

Tout à fait, c’est un écosystème complet qui constitue la marque employeur, car elle est l’affaire de tous, autant des managers, des collaborateurs, que des services RH. C’est un travail sur le long terme qui va être très structuré et qui, en résultat, donne une marque employeur.

Elle n’est pas indépendante mais doit être alignée avec notre identité et notre marque commerciale. Elle représente par ailleurs un facteur d’attractivité globale pour l’entreprise. Le cœur de notre métier consiste à accompagner nos clients sur des sujets complexes, qui peuvent être onéreux, dans les moments difficiles d’une vie de l’entreprise. Ainsi, intrinsèquement, nous leur apportons de la valeur. La Marque Employeur ne doit pas vivre à côté de cela.

Quels sont les contours, les caractéristiques d’une Marque Employeur efficiente ?

Il faut qu’elle incarne l’entreprise au sens large et tous les moments importants de la vie du collaborateur. Il faut aussi qu’elle ait un système managérial, RH, qui permette de structurer cela. Et c’est autant l’affaire du collaborateur que de l’entreprise, car il n’y a pas de processus RH normé pour un plan de carrière.

Selon moi, la Marque Employeur est plutôt une résultante. Nous travaillons en interne et nous organisons l’entreprise pour que nos collaborateurs puissent s’épanouir et que nous puissions ensuite le traduire en termes de Marque Employeur. C’est fondamental, car c’est un alignement ; ce n’est pas simplement un habillage. Il faut être crédible et apporter des preuves.

Le secteur de l’assurance et ses métiers semblent souffrir d’un déficit d’attractivité. Votre avis ?

Le marché actuel est certes tendu mais est aussi une formidable occasion pour toutes les entreprises du magnifique secteur de l’Assurance. Nous sommes au cœur de la vie de nos clients, que ce soit individuel ou collectif.

Et la richesse de cette proximité passe aussi par les talents que nous allons recruter. Ainsi je ne souscris pas à la morosité qui peut être attribuée à ce secteur, au contraire cela nous pousse à être les meilleurs, à prouver que nos entreprises, nos collaborateurs, peuvent s’épanouir à la fois dans leur quotidien et dans leurs missions.

Peut-on mesurer l’impact de la marque employeur ?

L’impact direct est difficile à estimer, parce que c’est multi causal. Nous avons un turn-over plus faible que nos concurrents et une multitude d’éléments chiffrés. Ce qui compte sur la durée, c’est que les collaborateurs puissent affirmer qu’ils trouvent du sens dans leur travail. Il faut que chacun se sente à sa place. Nous travaillons en permanence pour qu’il y ait plus d’autonomie et de responsabilité. C’est à ce moment-là que la Marque Employeur devient très solide.

En conclusion ?

La marque employeur permet de positionner l’humain au centre de nos débats. C’est un vrai revirement dans le monde de l’entreprise en général. Ce que je constate depuis une dizaine d’années, c’est que nous avons une évolution significative qui se recentre sur les fondamentaux et la valeur des gens. La vraie valeur n’est pas le process général, mais la combinaison de toutes les personnes et de toutes les façons de faire, adaptée à chaque entreprise et à chaque secteur.

1) Étude Banque de France, juillet 2022

2) Étude du cabinet Gartner

Le Groupe Adelaïde est un groupe spécialisé (avec Verlingue, Génération, Cocoon) dans le conseil, l’intermédiation, la distribution et les services en assurances. La holding familiale célèbre 90 ans d’entreprenariat, de croissance et d’innovation au bénéfice de ses clients et collaborateurs. Adelaïde, qui a ses racines en Bretagne, est devenu l’un des principaux courtiers en assurances en France à travers trois entreprises en succès : Verlingue, Génération et Cocoon et est aujourd’hui ouvert sur le monde avec 20 % de son chiffre d’affaires réalisé en Europe.

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