« Faciliter le processus de souscription, détecter les situations de sous-assurance »

Insurtech France collabore avec l’Assurance en mouvement sur une série d’interviews de dirigeants d’Insurtechs. Nous avons échangé avec Benoît Pastorelli, co-fondateur et dirigeant de Continuity

Qui êtes-vous et quel est votre parcours ? 

Je suis ingénieur par un concours de circonstances, et papa de deux petites filles, mais aussi cofondateur et dirigeant de Continuity, insurtech au service des acteurs de l’assurance IARD Pro et Entreprises.

Quelles sont vos passions ?

L’assurance ? Soyons honnête c’est une passion acquise plus qu’innée. Mais j’adore poser la question “Comment vous êtes vous retrouvé dans l’assurance ?” lors d’une nouvelle rencontre. C’est un formidable moyen d’engager une discussion souvent très personnelle.

Sur mon temps libre, j’ai une passion pour les romans historiques et de voyages. Donc sûrement un rapport envieux au temps long, pour compenser un quotidien plus effréné.

Quelle est la genèse de la création de Continuity ?

Nous avons créé Continuity en 2019, au sein d’un incubateur spécialisé Kamet Ventures.

L’idée de départ est assez simple : Données externes pour l’assurance dommages des lignes Pro et Entreprises. De plus en plus d’informations sont librement accessibles sur les sociétés, combinées à un secteur qui souffre sur la connaissance clients, et qui a été historiquement sous-investi technologiquement par rapport aux marchés des particuliers.

Nous avons vu à l’époque que plusieurs sociétés aux USA avaient levé des fonds sur cette thèse, et donc comme nous n’étions pas les seuls à avoir cette idée, c’est qu’elle ne devait pas être si mauvaise.

Mais surtout une start-up c’est une envie d’entreprendre ensemble, et je suis ravi de former un trio de cofondateurs très complémentaire avec Pierre (CTO) et Antoine (CSO)

Quels sont les périmètres serviciels de votre insurtech ? 

Notre mission chez Continuity : grâce à notre technologie, nous aidons nos partenaires à apporter un meilleur service à leurs assurés IARD Pro et Entreprises tout au long de la vie de leur contrat.

Au croisement de l’open data, de l’IA et de l’assurance, notre application offre une vision centralisée, enrichie et dynamique des entreprises sur les principaux critères de risque : activité, localisation, bâtiments et situation financière. Elle facilite le processus de souscription et détecte les situations de sous-assurance, pour que chaque entreprise soit correctement couverte à chaque étape de son existence. Nous aidons ainsi nos partenaires assureurs à mieux conseiller, protéger et fidéliser leurs clients.

Aujourd’hui nous travaillons avec plusieurs leaders du marché. Nous équipons plus de 300 souscripteurs et assurons le suivi de plus d’un million de contrats.

Quels sont vos constats actuels de l’assurance ?

Nous estimons, grâce aux travaux réalisés avec nos partenaires, que 15% des entreprises ont un contrat qui ne correspond pas ou plus à leur situation.

La connaissance, ou plutôt la méconnaissance des clients, est donc un sujet majeur pour l’industrie qui impacte la rentabilité, la croissance, la fidélisation et la satisfaction client. Les situations de sous-assurance sont toujours des situations perdant perdant.

Votre vision des évolutions du secteur ?

Les assureurs dommages sont confrontés aujourd’hui à une injonction contradictoire. D’un côté, on leur demande d’améliorer la maîtrise technique, en raison de l’inflation, de l’augmentation de la fréquence et de la sévérité des CATNAT, de la dégradation du bâti. Et de l’autre côté, on leur demande une réactivité de souscription toujours plus grande et la mise en place de délégation de souscription de plus en plus étendue.

Dans un contexte de tension sur le marché du travail, et où les ressources expertes de souscripteur sont particulièrement demandées, la résolution du paradoxe maîtrise technique vs. réactivité de souscription, se résoudra forcément grâce à l’emploi de la technologie.

Quelles sont vos convictions ?

Le marché du Dommages Pro et Entreprises souffre d’un retard dans sa transformation technologique par rapport au marché du Particulier notamment.

Et la transformation de ce marché, car il repose sur le jugement des souscripteurs, passera par l’usage de la technologie pour équiper les collaborateurs, et non pour les remplacer.

C’est la raison pour laquelle nous croyons à notre positionnement B2B de partenaire technologique des assureurs.

Vous faîtes partie d’Insurtech France*, l’association de la tech et de l’assurance. Quel est son apport pour les acteurs du secteur ?

C’est une superbe initiative, qui nous permet à tous d’être plus visible auprès de l’industrie, notamment lors des grands événements. C’est aussi pour nous un formidable espace de rencontre et d’échanges entre start-ups.

* Voir interview de Pierre Bonodot, secrétaire général d’Insurtech France.

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