Actions coordonnées contre les « finfluenceurs »

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Depuis le 2 juin 2025, plusieurs autorités de régulation ont lancé une vaste offensive contre les pratiques illégales des « finfluenceurs », ces influenceurs financiers qui promeuvent des produits d’investissement sur les réseaux sociaux sans les autorisations requises.

Cette coordination inédite entre six pays (Royaume-Uni, Italie, Canada, Hong Kong, Émirats arabes unis et Australie) s’inscrit dans une volonté affirmée de lutter contre les dérives numériques menaçant les consommateurs et la confiance dans les marchés financiers. Ces actions rappellent l’importance, pour les professionnels de l’assurance, de s’adapter à un environnement digital où l’information financière se diffuse de manière virale et souvent non régulée.

Des pratiques commerciales trompeuses dans le viseur des régulateurs

L’alerte a été donnée par la Financial Conduct Authority (FCA), autorité de régulation britannique, qui dénonce des promotions illégales de produits financiers par des influenceurs non agréés. Les contenus concernés mêlent souvent lifestyle et promesses de gains rapides, avec en toile de fond des investissements risqués comme les cryptoactifs. Au Royaume-Uni, cette opération conjointe a déjà conduit à trois arrestations et à des poursuites pénales. Plus de 650 demandes de suppression de contenus ont été transmises aux plateformes sociales.

Cette vague de régulation vise à rappeler que seuls les acteurs habilités peuvent promouvoir des produits d’investissement ou d’épargne. Elle souligne également les risques que ces pratiques représentent pour les particuliers peu avertis, souvent séduits par une image de réussite artificiellement construite.

Pression sur les plateformes et responsabilités partagées

Les autorités britanniques ne se contentent pas de cibler les influenceurs. Elles interpellent aussi les plateformes, en particulier Meta, maison-mère de Facebook et Instagram, pour leur lenteur à modérer les contenus problématiques. Une lettre officielle a été envoyée par la commission du Trésor du Parlement britannique, après qu’un représentant de la FCA a souligné le délai de six semaines mis par Meta pour répondre à certaines alertes, contre quelques jours pour d’autres opérateurs.

Ce dialogue entre les autorités publiques et les plateformes s’inscrit dans un cadre plus large de responsabilisation algorithmique et de réglementation numérique, où la transparence devient un enjeu majeur pour tous les acteurs, y compris ceux de l’assurance, de la distribution et de la protection du consommateur.

Un phénomène mondial aux répercussions locales

En France, plusieurs cas emblématiques sont venus rappeler que les dérives des « finfluenceurs » ne sont pas l’apanage d’autres pays. Le cas de Julien Tanti, ancien candidat de téléréalité basé à Dubaï, condamné pour des pratiques commerciales trompeuses sur Instagram et Telegram, a marqué les esprits. Ce dernier avait promu des produits financiers sans indiquer qu’il s’agissait de contenus sponsorisés, enfreignant ainsi les règles relatives à la publicité et à la transparence.

Pour les professionnels de l’assurance vie, de la gestion de patrimoine ou encore de la finance responsable, ces événements soulignent l’importance d’un discours pédagogique et rigoureux, à l’heure où les jeunes générations s’informent principalement via les réseaux sociaux.

Encadrer l’influence pour renforcer la confiance

La montée en puissance des « finfluenceurs » impose aux régulateurs une vigilance accrue, et appelle les acteurs du secteur à renforcer leur rôle éducatif. À l’heure où la frontière entre contenu informatif, publicitaire et frauduleux s’estompe, seule une régulation agile et concertée peut garantir la sécurité des investisseurs particuliers. Cette offensive internationale ouvre la voie à un encadrement plus strict de l’influence numérique dans les domaines liés à l’assurance, aux marchés financiers et au patrimoine.

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