Séismes et ouragans : la menace d’une facture record

Selon Swiss Re, ouragans et séismes pourraient entraîner des pertes assurées record, estimées à 300 milliards de dollars en cas de catastrophe majeure, dans un contexte de hausse des risques climatiques et urbains.

D’après une récente analyse de l’Institut Swiss Re, les pertes assurées mondiales dues aux catastrophes naturelles pourraient atteindre 145 milliards de dollars dès 2025, sous l’effet d’une augmentation annuelle continue de 5 à 7 %. Ces coûts sont principalement liés à des périls dits « secondaires » comme les orages violents, les inondations ou les incendies de forêt. Toutefois, les périls « primaires » tels que les ouragans et les séismes demeurent la principale menace, susceptibles d’engendrer des pertes assurées dépassant 300 milliards de dollars lors d’années record.

Selon Swiss Re, un événement similaire à l’ouragan Andrew (35 milliards de dollars en 1992) causerait aujourd’hui des dommages assurés trois fois plus élevés, en raison de l’accroissement de la population, de l’urbanisation et de la croissance économique. En revanche, l’ouragan Katrina, qui reste à ce jour l’événement ayant généré la perte assurée la plus importante pour le secteur de l’assurance et de la réassurance, ne causerait plus aujourd’hui les mêmes destructions qu’il y a 20 ans. Même si celui-ci provoquerait encore environ 100 milliards de dollars de pertes, en raison de la hausse des coûts du logement et de la construction.

Les États-Unis restent particulièrement vulnérables, représentant 80 % des pertes assurées mondiales en 2024. Floride, Texas, Californie, Louisiane et Colorado sont les États les plus touchés. La Floride, notamment, affiche des primes d’assurance deux fois supérieures à la moyenne nationale en raison des risques d’ouragans.

Balz Grollimund, Head of Catastrophe Perils chez Swiss Re, avertit : « Lorsqu’un ouragan violent ou un séisme majeur frappe une zone urbaine dans un pays à forte pénétration d’assurance, les pertes assurées pourraient aisément atteindre 300 milliards de dollars en une seule année. »

Pour Jérôme Haegeli, économiste en chef du groupe Swiss Re, une coopération efficace entre secteur public et privé est essentielle pour renforcer les infrastructures de prévention et atténuer les pertes. Selon lui, un secteur de la réassurance robuste, doté de 500 milliards de dollars de capitaux mondiaux, est indispensable pour absorber ces chocs financiers croissants, rappelant la nécessité d’adapter constamment les ressources financières à la hausse continue des risques.

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