L’édition 2025 du Panorama de l’actionnariat salarié, réalisée par Eres, confirme la montée en puissance de l’actionnariat salarié en France. Avec 38 opérations collectives réalisées par 34 entreprises du SBF120, l’année 2024 illustre l’intérêt croissant des entreprises pour cette forme de partage de la valeur.
Cette tendance dépasse désormais les primes d’intéressement et de participation pour s’ancrer dans une vision de long terme.
Si le nombre d’opérations reste légèrement inférieur à celui des deux dernières années, il demeure bien au-dessus de la moyenne annuelle observée sur la décennie précédente. Certaines entreprises, à l’instar de PLANISWARE et LVMH, ont même initié leur premier plan d’actionnariat collectif en 2024, marquant une transition vers une implication plus directe des salariés dans la performance de leur entreprise.
Un tournant historique dans le secteur du luxe
Longtemps absent des classements des entreprises pratiquant l’actionnariat salarié, le secteur du luxe franchit une nouvelle étape en 2024 avec la première opération collective menée par LVMH. Le groupe, première capitalisation du SBF120, ouvre ainsi une nouvelle voie pour un secteur historiquement attaché aux primes d’intéressement et de participation.
En effet, le luxe domine déjà le marché du partage de la valeur, avec une prime moyenne de 15 418 euros versée en 2023, soit plus du double de la moyenne des entreprises du SBF120 (6 392 euros). L’intégration progressive de l’actionnariat salarié permettrait ainsi de compléter ces primes par une approche plus pérenne et participative, incitant les collaborateurs à adopter une vision à long terme de la performance de leur entreprise.
Les PME adoptent à leur tour l’actionnariat salarié
L’actionnariat salarié ne se limite plus aux grands groupes cotés. Grâce à une législation favorable et à un intérêt croissant des dirigeants, cette pratique se démocratise également au sein des PME. De plus en plus d’entreprises ouvrent leur capital à leurs collaborateurs via des Fonds Communs de Placement d’Entreprise (FCPE), facilitant ainsi leur engagement et leur fidélisation.
L’expérience de Trescal, acteur mondial des services de métrologie, illustre cette expansion. En partenariat avec Eres, le groupe a étendu pour la première fois son dispositif d’actionnariat salarié à plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Allemagne. Le taux de souscription atteint 63 % en France et 33 % à l’international, confirmant l’attrait de cette pratique dans un environnement international.
Une stratégie combinée pour renforcer l’engagement des salariés
L’actionnariat salarié ne vise pas à remplacer les dispositifs existants comme les primes d’intéressement et de participation, mais à les compléter intelligemment. En combinant récompense immédiate et engagement de long terme, il crée une dynamique plus durable et alignée sur les enjeux de partage de la valeur et de fidélisation des talents.
Cette évolution pourrait bien transformer les modèles de rémunération en entreprise, en particulier dans les secteurs historiquement axés sur des primes annuelles. L’objectif est clair : aligner davantage les intérêts des collaborateurs avec ceux des entreprises, tout en renforçant la culture de l’engagement et de la performance partagée.