Transition écologique : les assureurs de la Net-Zero Insurance Alliance accélèrent

Créée en juillet 2021 sous l’égide du programme des Nations Unies pour l’Environnement, la Net-Zero Insurance Alliance (NZIA) rassemble une vingtaine d’assureurs et réassureurs mondiaux, représentant plus de 11 % du volume mondial des primes.

Il s’agit de la plus grande collaboration entre l’ONU et le secteur de l’assurance, visant à accélérer le rôle des assureurs dans la transition écologique, dans une optique zéro carbone.

S’appuyant sur la science pour déterminer les objectifs à atteindre, l’Alliance a également vocation à s’engager dans les politiques gouvernementales pour favoriser cette transition.  

La création de l’Alliance et son objectif

C’est lors du sommet du G20 sur le climat s’étant tenu à Venise en juillet 2021 que la NZIA a été  lancée. Ses huit membres fondateurs comptent parmi les plus grands assureurs et réassureurs mondiaux : AXA (qui préside la NZIA), Allianz, Aviva, Generali, Munich Re, SCOR, Swiss Re et Zurich Insurance Group.

Cette fondation a constitué un engagement historique en faveur d’une économie décarbonée, l’alliance s’inscrivant dans le cadre des Principes financiers d’une Assurance Durable de l’UNEP (United Nations Environment Programme).

Plus concrètement, les assureurs membres se sont engagés à réduire les émissions nettes de leurs portefeuilles de souscriptions à zéro d’ici 2050, en conformité avec l’objectif de limitation de la hausse des températures à 1,5°C fixé par la COP 21.

Pour ce faire, chaque membre du groupe se voit fixé des objectifs intermédiaires individuels, avec obligation de rendre compte des progrès obtenus chaque année. Depuis sa création, l’Alliance dépasse aujourd’hui la vingtaine de membres.

Les exemples de Generali et Matmut

Membre fondateur de l’Alliance, le groupe Generali avait ainsi annoncé en juillet 2021 l’objectif intermédiaire de réduire en cinq ans les émissions de CO2 de son portefeuille d’actions et d’obligations d’entreprises « de 25 % par rapport à leurs niveaux de 2019 ». Un alignement des investissements immobiliers est également en cours afin d’entrer en cohérence avec le scénario envisagé d’une hausse de1,5°C.

De nouveaux investissements sont par ailleurs prévus dans « des obligations vertes et durables entre 2021 et 2025, pour une valeur comprise entre 8,5 et 9,5 milliards d’euros. » Le charbon thermique sera d’ailleurs exclu des portefeuilles.

Le PDG du Groupe Generali Philippe Donnet avait souligné la force de cet engagement grâce à sa dimension collective : « l’alliance « Net Zero Insurance » annoncée par les Nations Unies nous permet d’unir nos forces avec les institutions et les pairs de notre secteur qui partagent l’objectif commun d’avoir un impact durable et significatif. Dans l’union, nous sommes plus forts, » s’était-il ainsi exprimé à Venise lors de la fondation de l’Alliance.

De son côté, le Groupe Matmut a rejoint l’Alliance en novembre dernier, annonçant par communiqué un objectif « à très court terme » de couvrir la totalité de ses investissements par une analyse intégrant les critères d’Investissement Socialement Responsable (ISR). Le but est ainsi de s’engager dans des investissements en faveur « du développement durable, de la biodiversité, de la dépollution » et d’exclure le charbon et le tabac des portefeuilles.

« Au premier rang des préoccupations, figure bien sûr la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences. C’est tout à la fois au travers de notre politique d’investissements responsables, via l’intégration des enjeux environnementaux dans l’exercice de nos métiers et enfin dans nos propres modes de fonctionnement internes que notre entreprise, à son échelle, entend pleinement tenir son rôle pour tendre vers une économie à zéro émission carbone nette » commentait ainsi Nicolas Gomart, Vice-président et Directeur général du groupe. La Matmut rendra publiques ses avancées chaque année.

Une Alliance ayant vocation à s’élargir davantage

L’objectif de la NZIA est naturellement de convaincre des assureurs supplémentaires de la rejoindre et d’accroître la dimension mondiale de sa composition. Pour le moment, ses membres représentent plus de 11 % du volume mondial des primes et plus de 7 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Outre les assureurs, il est aussi prévu d’élargir le périmètre de l’alliance en ouvrant celle-ci à d’autres acteurs du marché, tels que les courtiers et les associations d’assurance.

Les entreprises songeant à rejoindre l’Alliance sont invitées à prendre connaissance de la déclaration d’engagement de la NZIA pour mieux cerner les engagements spécifiques impliqués par cette démarche.

Vous souhaitez être contacté par notre rédaction ?

    Vous souhaitez être contacté par notre service commercial ?