Les assurés bientôt décisionnaires de leur prime d’assurance ?

Avec la révolution numérique qui touche notre société, l’utilisation des datas peut révolutionner la tarification de la prime d’assurance, l’assuré peut en être acteur et définir, d’une certaine façon, sa prime d’assurance. La limite est de ne pas tendre vers un monde où les datas contrôleront tous les comportements humains. Voilà pourquoi, le législateur agit pour protéger les données de chacun.
Les datas disent tout de nous
La multitude de nos traces numériques, une fois assemblée par des tiers, peuvent donner une connaissance précise de nos vies. Ainsi les plateformes technologiques, « assembleurs » de toutes nos datas (données numériques), nous connaissent probablement mieux que nous-mêmes !  La plupart d’entre nous donnent, volontairement ou involontairement, chaque jour des centaines de données numériques « invisibles » : qu’il s’agisse de notre géolocalisation en échange de fonction GPS, des données recueillies sur nos consultations de sites Internet, de nos e-mails, de nos recherches sur Google, des photos publiées ou des likes sur Facebook, de nos appels téléphoniques, des transactions financières et autres données que détiennent les institutions financières.
Les assurés pourront ajuster leurs primes d’assurance avec un comportement responsable
Les datas qui disent tout de nous permettront d’affiner les primes d’assurance selon les comportements. Un assuré qui a un comportement responsable pourrait avoir une prime d’assurance réduite. Par exemple, dans le cas de l’assurance auto, avec le développement de l’assurance connectée, il existe la possibilité d’installer un boitier connecté dans le véhicule de l’assuré pour connaitre la qualité de sa conduite (limitation de vitesse respectée, distance de freinage..). Un automobiliste qui a une conduite responsable paierait donc son assurance auto à un tarif réduit. En santé, un assuré qui est acteur de sa santé (pratique du sport, alimentation équilibrée) aura des indicateurs de santé positifs (rythme cardiaque, taux de sucre dans le sang) qui peuvent être mesurés par une application ou un objet connecté. Un assuré qui sera acteur de sa santé pourra donc là aussi avoir une prime d’assurance santé réduite.
Le législateur : garde-fou pour protéger les données personnelles
Mais attention à ne pas tomber dans l’excès inverse. Notre vie est ainsi « tributaire » de millions d’algorithmes qui prédisent, aident à la décision ou même décident à notre place. Même si leurs origines mathématiques renvoient une image d’impartialité, les algorithmes précèdent et dictent nos envies. D’une redoutable efficacité et d’une rapidité sans égale, les algorithmes brassent d’innombrables données complexes et en tirent des analyses qui se veulent rationnelles et presque infaillibles. L’inquiétude ne serait-elle pas de voir ces algorithmes prédictifs, alimentés de la multitude de nos données numériques, prendre le pas sur nos décisions « humaines » ?
Pour éviter d’en arriver là, le 25 mai prochain, entrera en vigueur le RGPD (règlement général sur la protection des données) qui a pour objectif de protéger les données personnelles des consommateurs. A partir de cette date, toutes les entreprises qui utilisent des fichiers de consommateurs devront avoir obtenu leur consentement, sous peine d’une très lourde amende.
Les datas sont donc un formidable outil pour les assureurs pour mieux connaitre leurs assurés, et pour permettre à ces derniers de devenir auto-responsables. Mais attention à ne pas tendre vers un monde prédictif, où il n’y aurait plus de comportements individuels des êtres humains, et où les datas décideraient de tout. Dans ce sens, le rôle du RGPD est essentiel pour que les citoyens restent maîtres de leurs données personnelles.
 

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