L’absentéisme repart à la hausse en France

Après une légère accalmie, l’absentéisme augmente de nouveau en 2024, porté par des arrêts maladie plus longs et une hausse préoccupante chez les jeunes et les cadres, soulignant un enjeu crucial pour les entreprises françaises.

Selon le dernier baromètre du courtier Verlingue, le taux d’absentéisme en entreprise a atteint 5,9 % en 2024, en hausse de 4 % par rapport à 2023. Cette évolution est principalement due à l’augmentation de la durée moyenne des arrêts maladie, qui s’établit désormais à 22,2 jours, soit 1,5 jour supplémentaire par rapport à l’année précédente.

Toutes les catégories socio-professionnelles sont touchées, avec toutefois une aggravation notable chez les cadres (+8 %) et les techniciens et agents de maîtrise (+7 %). La hausse est particulièrement marquée chez les salariés de moins de 30 ans, dont le taux d’absentéisme progresse deux fois plus vite que la moyenne nationale (+10 %), même s’ils conservent globalement le taux le plus bas.

Le nombre global de salariés ayant été absents au moins une journée diminue légèrement, représentant 37,8 % en 2024. Cependant, les arrêts de longue durée progressent significativement : près d’un salarié sur dix (9,1 %) a été arrêté plus de 30 jours, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2023. Cette tendance touche particulièrement les jeunes salariés, avec une hausse de 13 % des arrêts longs parmi eux.

Les arrêts très courts (moins de trois jours) augmentent également, avec une moyenne de 1,66 arrêt par salarié absent, soit une hausse de 4 %. L’étude relève aussi une corrélation constante avec les maladies saisonnières, particulièrement marquée dans les Hauts-de-France, où l’absentéisme atteint 7,4 %.

Par ailleurs, la réforme des retraites impacte indirectement les chiffres : l’âge moyen de fin de carrière augmente légèrement, et les salariés de plus de 55 ans, représentant désormais 14 % des effectifs, génèrent un quart des coûts d’absence. Ces derniers enregistrent en effet des arrêts deux fois plus longs que la moyenne (39,7 jours contre 19,5 jours).

En conséquence, le coût global de l’absentéisme continue d’augmenter en 2024 (+10 % par salarié par rapport à 2023), renforcé par l’inflation et la hausse générale des salaires.

Selon Jean-Marc Esvant, directeur général adjoint de Verlingue, cette reprise de l’absentéisme constitue « un signal d’alerte auquel tous les dirigeants doivent être attentifs », invitant les entreprises à renforcer leurs dispositifs de prévention et de contrôle afin de maîtriser ce phénomène qui reflète l’état de santé général des salariés.

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