Allianz pour un « permis » européen des véhicules autonomes

À l’occasion de la 13ᵉ édition de l’Allianz Motor Day, le groupe d’assurance appelle à la création d’un cadre européen commun pour l’homologation des véhicules autonomes. Objectif : garantir une mobilité sûre, harmonisée et transparente dans toute l’Union européenne.

Allianz propose la mise en place d’un « permis européen » pour les véhicules autonomes, fondé sur des tests et procédures uniformes, un accès réglementé aux données de sécurité, ainsi qu’une base de données européenne partagée recensant les situations de circulation critiques.
Ces mesures visent à renforcer la confiance du public et à soutenir le développement d’une mobilité autonome inclusive et sécurisée. « La mobilité autonome n’est plus une question de “si” mais de “quand”. […] L’avenir de la mobilité sera autonome, mais la sécurité doit toujours rester entre des mains humaines », a déclaré Klaus-Peter Röhler, membre du directoire d’Allianz SE.

Une technologie encore perçue comme fragile

Selon l’étude Allianz « Mains libres – La promesse de sécurité de la mobilité autonome », menée dans sept pays européens auprès de plus de 8 000 personnes, 33 % des Français se disent familiers avec la conduite automatisée, mais 76 % la jugent encore trop récente et insuffisamment testée.

Les Français associent la conduite automatisée avant tout au confort personnel :

  • 48 % espèrent pouvoir profiter du trajet pour d’autres activités,
  • 43 % attendent une réduction du stress,
  • contre seulement 37 % qui évoquent spontanément un gain de sécurité.

Un impact majeur attendu sur la sécurité routière

Le Centre technologique Allianz (AZT) estime que les accidents de la route en Europe pourraient baisser de 20 % d’ici 2035, puis de plus de 50 % à l’horizon 2060, grâce à la généralisation des systèmes automatisés.
Les données issues de 20 000 sinistres automobiles Allianz montrent déjà que les collisions arrière diminuent de 30 % lorsque le freinage automatique d’urgence est installé de série, et de 66 % pour les manœuvres de stationnement.

Mais si le nombre d’accidents baisse, les coûts de réparation augmentent en raison de la complexité technologique des véhicules, « Moins d’accidents, mais de nouveaux défis pour l’assurance », souligne Béatrice Najean-Lenormand, responsable Auto Particuliers chez Allianz France.

Trois priorités pour une mobilité autonome sûre

Allianz fixe trois axes majeurs pour encadrer le développement de la conduite automatisée :

  1. Un “permis” européen pour les véhicules autonomes, garantissant transparence et l’interopérabilité.

  2. Un cadre commun pour l’accès aux données de sécurité, en cohérence avec le Data Act.

  3. Une base de données européenne recensant accidents et « quasi-accidents » (où une collision a été évitée de justesse) en mode autonome.

Une vision : la mobilité autonome comme responsabilité partagée

Pour Allianz, la mobilité autonome ne se résume pas à une prouesse technologique, mais à une transformation de la sécurité et de la responsabilité.
L’assureur défend le principe selon lequel la responsabilité doit rester attachée au propriétaire du véhicule, qu’il soit conduit par un humain ou une « machine ».
Les assureurs doivent rester le premier point de contact pour les victimes, afin d’assurer une indemnisation rapide et équitable. « Chaque avancée technologique doit se traduire par moins d’accidents, moins de victimes et plus d’autonomie pour des millions de personnes », précise Klaus-Peter Röhler.

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Selon CP

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