Un baromètre Allianz révèle une cohabitation difficile entre automobilistes, cyclistes, piétons et utilisateurs d’EDPM malgré les efforts de prévention.
L’édition 2025 du baromètre Allianz France, CSA sur le partage de la route confirme un climat toujours tendu entre les différents usagers, en dépit des campagnes de prévention routière et d’un cadre réglementaire renforcé. Le rapport, publié en écho aux recommandations du rapport Barbe récemment remis au ministre des Transports, alerte sur l’insuffisance de la sensibilisation actuelle face à la montée des incivilités. En effet, seuls 38 % des Français interrogés déclarent avoir une bonne opinion de la cohabitation sur la route, un chiffre en légère progression par rapport à 2024, mais encore bien en deçà des niveaux de 2022.
Dans ce contexte, les assureurs sont appelés à renforcer leurs initiatives, tant en matière de communication que d’innovation dans les produits d’assurance auto ou mobilité. Le baromètre constitue un indicateur précieux pour les professionnels du secteur, notamment ceux spécialisés dans les solutions de prévention des risques, la mobilité urbaine et les objets connectés embarqués.
Les EDPM, une source croissante de tensions
Les Engins de Déplacement Personnel Motorisés (EDPM), comme les trottinettes électriques ou les gyropodes, sont aujourd’hui identifiés comme les principaux vecteurs de stress pour les automobilistes, en particulier ceux âgés de plus de 65 ans. Leur comportement, souvent perçu comme imprévisible, alimente un sentiment d’insécurité sur la voie publique. Par ailleurs, la méconnaissance persistante de la réglementation sur ces engins – âge minimal, obligations d’équipement, règles de circulation – freine les efforts d’aménagement urbain et de cohabitation apaisée.
Cette situation pose des défis importants pour le secteur de l’assurance, notamment en matière de couverture des EDPM, encore trop souvent utilisés sans contrat spécifique. Environ 30 % des conducteurs d’EDPM ne seraient pas assurés, selon l’étude, malgré l’entrée en vigueur de nouvelles obligations réglementaires en mars 2024.
Un changement lent des habitudes de mobilité
La voiture reste dominante dans les habitudes de déplacement, utilisée par 83 % des Français. Contrairement aux attentes, l’intérêt pour le vélo semble stagner, voire reculer. Depuis 2023, seulement un quart des répondants déclarent en faire un usage régulier, contre 35 % en 2022. Ces chiffres traduisent un ralentissement de la transition vers des mobilités douces, pourtant promue par de nombreux acteurs publics et privés.
Dans ce contexte, la place croissante accordée au vélo dans les politiques locales (voir notre article sur les partenariats innovants dans la mobilité douce) peine encore à se traduire en changements comportementaux durables. Les compagnies d’assurance peuvent y voir une opportunité de jouer un rôle d’accompagnement pédagogique, en renforçant leur présence sur le terrain à travers des programmes de prévention ou des offres d’assurance à la carte.
Sensibilisation et formation, leviers clés pour une route plus sûre
Face à la complexité croissante des mobilités urbaines, la formation et la sensibilisation restent les leviers les plus plébiscités par les usagers. Plus de 80 % des Français interrogés soutiennent l’idée d’un test du code de la route pour les utilisateurs d’EDPM. Allianz France, à travers son Allianz Prévention Tour, illustre l’impact d’une démarche proactive : depuis sa création, cette opération a permis de sensibiliser plus de 115 000 personnes dans plus de 50 villes françaises. Ces ateliers, conjuguant pédagogie et proximité, contribuent à renforcer la sécurité routière et à rappeler les bonnes pratiques, tant en matière d’équipement que de comportements.
Dans un contexte où les accidents impliquant cyclistes et piétons sont fortement médiatisés, l’amélioration de la visibilité des usagers vulnérables, notamment par le port d’accessoires réfléchissants, est également perçue comme une mesure efficace. La demande de séparation claire des voies pour chaque type d’usager fait aujourd’hui consensus, tant du côté des automobilistes que des cyclistes.
