Assurance vie : les fonds euros toujours pertinents ?

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Malgré l’inflation, certains fonds en euros des assurances vie n’offrent plus les meilleures performances sur cinq ans, même s’ils concurrencent le Livret A. Décryptage.

Chaque année, les résultats des fonds en euros des assurances vie sont très attendus par les épargnants. Pourtant, une analyse sur cinq ans révèle des écarts notables entre les contrats. Alors que l’inflation cumulée atteint 15 % depuis 2020, les fonds euros n’ont généré, en moyenne, que 9 % d’intérêts nets de frais de gestion. Autrement dit, une majorité d’épargnants ont subi une perte réelle de pouvoir d’achat.

Face à ce constat, les compagnies d’assurance et les distributeurs ont encouragé leurs clients à opter davantage pour des unités de compte (UC). Ces produits financiers, principalement composés d’actions, offrent potentiellement des gains élevés, mais exposent aussi à des risques significatifs, comme l’ont démontré les turbulences boursières du début de l’année 2025, liées à la guerre commerciale initiée par Donald Trump.

Pour ceux privilégiant la sécurité, les fonds euros restent concurrents directs du Livret A. Ce dernier, dont les intérêts sont fixés par l’État, a rapporté près de 9 % en cinq ans. À performances comparables, l’assurance vie possède toutefois un avantage certain : l’absence de plafond sur les montants placés, contrairement aux 23 000 € maximum du Livret A. En contrepartie, des frais de versement, parfois élevés (jusqu’à 5 %), s’appliquent souvent aux assurances vie et ne sont pas intégrés aux performances affichées.

Sur ce marché contrasté, quelques acteurs affichent des résultats nettement supérieurs à la moyenne. C’est le cas de MACSF, La France mutualiste, Mif et Matmut, qui affichent des rendements supérieurs à 11,5 % en cinq ans. Les distributeurs Epargnissimo, Linxea, Meilleur Taux et UAF Life Patrimoine affichent également ce niveau de rendement grâce à leur fonds commun géré par Spirica, une filiale du Crédit agricole.

Un acteur se démarque particulièrement : le groupe mutualiste Garance. Son contrat d’assurance vie atteint une performance de plus de 16 % en cinq ans, surpassant ainsi clairement l’inflation. Selon Xavier Couratier, directeur finance du groupe, ce succès provient d’un recours limité à la provision pour participation aux excédents (PPE), méthode qui consiste à constituer une réserve sur les bénéfices réalisés par le fonds euros. Couratier souligne également la régularité du rendement, toujours supérieur à 2,7 % par an depuis sept ans, un critère essentiel pour juger de la solidité d’un contrat d’assurance vie.

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