Acheel : un esprit de famille, un ADN de performance

Acheel bouscule les codes du secteur de l’assurance, autant sur le plan technologique qu’humain. Aujourd’hui, nous échangeons avec Ralph Ruimy, co-fondateur d’Acheel.

Au programme, les métiers, les enjeux de recrutement, de culture d’entreprise, et bien sûr, la question de l’engagement, qui devient de plus en plus centrale.

Quels sont les métiers qui recrutent le plus ?

Aujourd’hui, les deux fonctions les plus recherchées chez Acheel sont la gestion des sinistres et la data. C’est assez paradoxal. Quand nous avons lancé Acheel, nous avions une structure très “tech classique”, avec une équipe de développeurs traditionnels. Puis, nous avons monté une cellule data science pour intégrer les nouvelles technologies. L’idée, au départ, c’était d’amener de la data dans l’IT classique. Finalement, c’est l’inverse qui s’est produit : l’IT traditionnelle s’est intégrée à la cellule data. En quatre ans à peine, nous avons donc opéré un vrai tournant technologique, tout en restant une vraie compagnie d’assurance. Aujourd’hui, nous avons réduit le périmètre de la tech “classique” pour développer la data, les nouvelles technologies et l’IA.

Mais au final, c’est toujours le métier de gestionnaire de sinistres qui concentre le plus de recrutements. Et pour bien le faire, il faut de vrais spécialistes de l’assurance. Nous mettons tous les outils à disposition pour qu’ils soient encore meilleurs dans leur métier.

Qu’est-ce que vous recherchez le plus chez Acheel ?

La motivation avant tout. Nous cherchons des gens agiles, capables d’entrer dans le “mood Acheel”. Ce que nous évitons ? Les profils trop formatés, qui arrivent avec des certitudes. C’est ce que je déteste le plus : les certitudes.

Les compétences techniques sont bien sûr importantes, mais ce qui compte vraiment pour nous, c’est la personnalité. Nous travaillons très différemment du reste du marché. Ce que nous attendons, c’est que chaque collaborateur apporte quelque chose de singulier à l’entreprise.

Abordons un sujet incontournable aujourd’hui : l’intelligence artificielle. Comment voyez-vous l’évolution des métiers dans l’assurance avec l’IA, et concrètement, quels exemples avez-vous observés chez Acheel ?

Ceux qui redoutent l’IA ne sont pas, selon moi, les meilleurs dans leur métier. Un collaborateur compétent sera encore meilleur avec l’IA. Elle ne vient pas remplacer, elle vient augmenter.

Moi, je l’utilise tous les jours. Un soir, ma fille me demande de l’aide sur un devoir d’entrepreneuriat. Je m’installe avec elle, et là, elle sort le téléphone, la tablette, l’ordi… elle utilise trois IA en simultané. Elle allait trop vite pour moi ! Et elle fait médecine, pas de l’informatique. Sa génération est née avec l’IA. Si nous ne nous y mettons pas, nous allons décrocher. Mais attention : si nous ne maîtrisons pas notre métier, l’IA peut générer n’importe quoi. C’est un outil qui valorise la compétence, pas un substitut.

Par exemple, notre direction financière a pu, grâce à l’IA, développer des outils en Python. Résultat : nous faisons 200 millions d’euros de chiffre d’affaires avec seulement 2,5 personnes à la finance. Là où d’autres assureurs auraient besoin de 30 ou 40 collaborateurs.

Nous avons lancé chez Acheel le “calendrier de l’après” : un projet IA par jour. Chaque service identifie ses tâches récurrentes, et nos experts IA évaluent ce que nous pouvons automatiser ou optimiser.

Un exemple : auparavant, nous lisions et traitions les avis Google à la main. Aujourd’hui, tout est automatisé : détection, analyse, dispatch, statistiques. Nous avons gagné 3 à 4 jours par mois rien qu’avec ça.

Un autre exemple : nous écoutons 100 % des appels. Nous pouvons détecter si un conseiller oublie une mention légale, si le ton monte, ou si certains mots sont utilisés. Chaque conseiller reçoit un compte-rendu personnalisé chaque matin.

Concernant le recrutement : comment, selon vous, une insurtech peut-elle renforcer son attractivité employeur dans un marché aussi concurrentiel ?

Nous voyons un vrai changement. Il y a quelques mois encore, nos annonces attiraient peu. Mais récemment, nous avons publié une offre sur LinkedIn et, en cinq jours, nous avons reçu près de 400 candidatures. C’est du jamais vu chez nous. Nous avons même dû fermer les candidatures, faute de pouvoir toutes les traiter. Ça montre que la marque commence à vraiment rayonner.

Je suis souvent surpris du nombre de personnes qui me disent “je vous suis sur LinkedIn” sans que je les connaisse. Beaucoup nous observent en silence, souvent parce qu’ils sont encore en poste ailleurs.

Je pense que les jeunes veulent s’identifier à un projet, à une vision. Et ça passe par l’authenticité, la transparence, et aussi un peu de « fun ». Le monde est dur, alors même si nous travaillons beaucoup, il faut que nous gardions ce côté « sympa », attractif, en interne comme en externe. Nous avons prouvé que nous pouvions être sérieux sans nous prendre au sérieux. Résultat : 200 millions de chiffre d’affaires.

L’attractivité est aussi une affaire de culture d’entreprise. Chez Acheel, comment cultivez-vous une culture forte, qui donne envie aux collaborateurs de rester et de s’investir ?

Nous sommes 57 en France, et une équipe au Maroc gère tout le volet relation client (vente, téléphonie, relation client). En France, nous avons tous les métiers clés : sinistres, actuariat, tech, conformité… . Nous ne recrutons pas massivement. Grâce à la technologie et à l’IA, nous absorbons la croissance. Nous misons sur l’efficacité, pas sur le volume.

Mais surtout, nous avons bâti une vraie culture, un esprit de famille. Cet esprit-là, nous l’avons construit avec des jeunes qui n’avaient jamais exercé de grosses responsabilités auparavant. Je pense à notre responsable conformité, par exemple. Aujourd’hui, elle gère tout avec un engagement total. Et puis, tous les membres du CODIR sont les mêmes depuis le début. Je n’ai jamais recruté de directeur à l’extérieur. Tout vient de la promotion interne. À l’inverse, nous ne laissons pas traîner les doutes. Si ça ne colle pas, nous n’attendons pas.

Pour finir, évoquons la notion d’engagement, qu’il soit individuel ou collectif. Selon vous, c’est quoi l’engagement d’une entreprise aujourd’hui ?

L’engagement, c’est d’être là sans qu’on ait besoin de le demander. C’est un esprit de famille, même si parfois nous ne sommes pas d’accord. Mais c’est un engagement réciproque. Les collaborateurs donnent beaucoup, et moi aussi. Je suis toujours là, même quand j’aimerais parfois être tranquille avec ma famille. C’est ça, l’engagement : une présence sincère et constante.

Dans le cadre des « Talents de l’assurance 2025 » « L’assurance a un incroyable futur ? » est le sujet que Jean-Luc Gambey évoque, en vidéo, avec Ralph Ruimy, Co-Fondateur d’Acheel.

 

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