Chaque année, près d’un million d’enfants en France sont victimes de harcèlement scolaire. Les conséquences psychologiques et sociales sont souvent lourdes et durables.
Aujourd’hui, des initiatives émergent pour agir bien avant que le problème n’apparaisse, en développant le « vivre ensemble » dès la crèche et la maternelle. Mais cette mobilisation précoce ne concerne pas uniquement le monde de l’éducation : elle ouvre aussi une réflexion majeure pour les acteurs de l’assurance, garants du bien-être collectif et de la prévention des risques.
De la prévention dès la petite enfance
Inspiré d’un programme danois créé il y a vingt ans par la Fondation Mary et Save the Children, « Vivre-ensemble Fri For Mobberi » a été lancé en France en 2022 par Margot Neuvialle, psychologue et pédagogue.
Son objectif : renforcer dès les premières années de vie les compétences psychosociales des enfants, comme l’empathie, la gestion des émotions ou l’entraide.
« Le harcèlement n’est pas un problème individuel, mais un phénomène de groupe », explique Margot Neuvialle dans une interview accordée à Carenews. « Il survient dans des collectifs fragiles, où certains enfants, se sentant exclus ou menacés, adoptent des comportements négatifs pour s’assurer une place. Pour agir efficacement sur le long terme, il faut développer dès le plus jeune âge la capacité à bien vivre ensemble. »
Ce programme est aujourd’hui implanté dans 250 établissements en France et vise 1 500 établissements scolaires et périscolaires d’ici 2028.
Quand l’assurance s’engage contre le harcèlement scolaire
Conscients de ces enjeux, de nombreux acteurs du secteur de l’assurance ont déjà intégré la prévention du harcèlement et la promotion du bien-être scolaire dans leurs actions.
Parmi lesquels :
- La MAE (Mutuelle Assurance de l’Éducation) développe depuis plusieurs années des programmes de sensibilisation en milieu scolaire, notamment sur la prévention du harcèlement. Elle inclut également dans ses contrats d’assurance scolaire, des garanties incluant un soutien psychologique, un service d’informations juridiques en cas d’atteinte à la e-réputation de l’enfant, un soutien scolaire à domicile ou encore des conseils nutrition santé pour aider l’enfant à retrouver un bon équilibre alimentaire.
- Wakam a lancé l’assurance « Kolibri« , dédiée à la couverture du harcèlement sous toutes ses formes, y compris le cyberharcèlement. Cette assurance inclut une assistance psychologique, une protection juridique, et reverse une partie des cotisations à l’association « Marion la main tendue »
D’autres acteurs comme la MAIF ou France Assureurs soutiennent également des dispositifs de sensibilisation et d’écoute, notamment contre le cyberharcèlement.
Le développement du “vivre ensemble” dès la petite enfance est un levier essentiel pour lutter contre le harcèlement scolaire. Les acteurs de l’assurance l’ont bien compris en intégrant ces enjeux dans leurs actions. Face à ces défis, il est essentiel que leur engagement continue de grandir et de s’inscrire dans le temps.