Groupe APICIL : l’Observatoire des arrêts de travail

Le taux d’absentéisme est reparti à la hausse en 2022, selon l’Observatoire des arrêts de travail. Les jeunes sont de plus en plus concernés et les maladies psychiques occupent une part croissante parmi les arrêts de travail.

L’absentéisme repart à la hausse, tous secteurs et toutes populations confondues. Tel est le constat dressé par l’Observatoire des arrêts de travail réalisé par le groupe APICIL, qui a passé au crible les données de 53 000 entreprises françaises, soit plus d’un million de salariés du secteur privé. En 2022, ce taux atteint 5,76 %, contre 5 % l’année précédente.

Les jeunes de plus en plus concernés

Le nombre de salariés ayant bénéficié d’un arrêt de travail au cours de l’année a significativement augmenté. De 28 % en 2021, ce taux a bondi à 35 % en 2022. La durée moyenne globale des arrêts de travail atteint 22,13 jours : c’est 20 % de moins qu’en 2021.

En fait, ce sont les arrêts de courte durée, comprise entre 3 et 7 jours, qui ont fortement augmenté (+8,54 points en 2022) pour s’établir à 36,73 %. « Une hausse qui peut s’expliquer par l’évolution du rapport au travail des salariés français dans une ère post-COVID », expliquent les auteurs du rapport. La crise a ainsi généré « de nouvelles aspirations » (quête de sens, équilibre vie privée / vie professionnelle…), qui constituent des « potentielles sources de désengagement ».

L’étude témoigne d’une hausse de l’absentéisme chez les jeunes salariés. Près de 39 % des travailleurs âgés de 30 à 39 ans ont eu au moins un arrêt de travail, soit une augmentation de 8,50 points en un an. Chez les moins de 30 ans, ce taux atteint un niveau historique de 32 % – davantage encore que les salariés de plus de 60 ans, dont 24 % ont bénéficié d’un arrêt de travail en 2022.

Surreprésentation des maladies psychiques

La durée moyenne des arrêts supérieurs à 30 jours a elle aussi augmenté : de 220 jours en 2021, elle est passée à 300 jours l’année suivante. Un allongement qui s’explique par la « représentativité des maladies psychologiques », soulignent les auteurs. Ainsi, il faut compter 12 mois d’arrêt de travail en moyenne pour une dépression.

De fait, les maladies psychologiques sont devenues la première cause d’arrêts supérieurs à 30 jours, aussi bien chez les jeunes de moins de 30 ans (35 % des arrêts) que chez les salariés de plus de 30 ans (40 % des arrêts).

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont eux aussi à l’origine de bon nombre d’arrêts de travail supérieurs à 30 jours (29 % chez les moins de 30 ans, 35 % chez les plus de 30 ans), « d’où l’importance de développer des actions de prévention », peut-on encore lire dans le rapport.

L’impact de la crise du Covid

Si l’absentéisme est à la hausse un peu partout, certains secteurs sont davantage touchés. C’est le cas du secteur de la santé, de l’économie sociale et de l’éducation (7,44 %), « pour lesquels l’intensité du travail et les exigences émotionnelles se sont fortement accrues suite à la crise sanitaire ». Vient ensuite le secteur du transport et du commerce (6,36 %), lui aussi très impacté par la crise.

En termes de populations, l’Observatoire note que les femmes sont plus touchées par l’absentéisme (6,57 %, pour une durée moyenne de 22,90 jours d’arrêt), de même que les seniors (6,47 % pour 31,85 jours en moyenne), les salariés ayant plus de 10 ans d’ancienneté (6,54 % pour 26,54 jours) et les salariés à faible qualification (8,41 % pour 23,91 jours).

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