Kerrian Pors, alternant et Vincent Besneux Agent général – Axa répondent aux questions de Jean-Luc Gambey pour Vovoxx Média, dans le cadre du Magazine #5 Dessine-Moi l’Assurance.

Avant tout, pouvez-vous présenter votre parcours ?

Vincent Besneux : Je suis agent général AXA. J’ai commencé dans le Maine et Loire il y a dix ans, puis j’ai pris une agence à Rennes. Aujourd’hui, je suis associé et nous sommes quatre collaborateurs, dont deux alternants.

Kerian Pors : J’ai 23 ans, je suis originaire de Rennes. J’ai commencé après le bac avec un BTS assurance en alternance, puis un Bachelor bancassurance et actuellement, je suis en master en gestion de patrimoine et en alternance. En tout, cinq ans chez AXA. La spécialisation en gestion de patrimoine était la suite logique de mon parcours, c’était aussi pour me démarquer sur le marché du travail.

Est-ce courant d’avoir des alternants au sein de votre agence et qu’apportent-ils ?

Vincent Besneux : J’ai toujours œuvré pour la formation, je pense que c’est une des meilleures approches que nous pouvons avoir pour l’avenir. Au sein de l’agence, nous avons développé des conventions auprès de toutes les écoles de la Bretagne, que ce soit au niveau BTS, Assurance mais aussi Bachelor et également avec les universités. Nous souhaitons avoir ce contact avec des étudiants, pour faire connaître notre métier. Aujourd’hui, Kerian est très compétent pour recevoir des clients, leur faire une proposition globale et même un peu de prévoyance. Mais c’est aussi un peu le danger, dans l’alternance, car notre rôle est surtout de le manager pour l’inviter à optimiser son master. Nous pouvons dire que c’est un « collaborateur bis » à mi-temps, mais ce que nous souhaitons surtout, c’est qu’il ressorte avec un diplôme et des compétences acquises au maximum.

Kerian Pors : Ce qui est compliqué, c’est de mettre en place cette optimisation à plein temps dans l’agence car elle est quand même assez dynamique. Sachant que j’ai une semaine de cours toutes les trois semaines et en période d’examens, ça peut aller jusqu’à une semaine sur deux en cours. Donc il faut trouver du temps pour de la formation interne de mon côté.

Vincent Besneux : La problématique, c’est en effet le facteur temps. Au sein du cabinet, un de mes collaborateurs travaille conjointement avec Kerian. Mais nous avons une agence qui a un flux très important et il est très facile de se laisser emporter par le quotidien. L’idée, aujourd’hui, c’est d’avoir des journées dédiées pour qu’il puisse optimiser au mieux son temps. Et les collaborateurs sont là pour l’aider et l’accompagner.

Quelle est votre vision du métier d’agent général aujourd’hui et de son évolution ? 

Kerian Pors : Ma vision personnelle du métier est que l’agent général est principalement un accompagnateur pour ses clients, pour répondre aux différentes attentes et besoins en matière d’assurance. L’agent général, pour moi, est un pilier. Ce métier m’intéresse vraiment pour l’avenir. J’ai parcouru à peu près tous les domaines au niveau de l’assurance, et cela m’a conforté dans l’idée de rester dans cette branche-là. Ce métier reste quand même le summum, en termes de poste à pourvoir dans une agence. C’est un métier d’avenir où il y a toujours beaucoup de choses à faire, à voir et à apprendre.

Vincent Besneux : Selon moi, notre métier a de l’avenir. Cela fait 25 ans que je fais ce métier, et cela fait aussi 25 ans qu’on me dit que, peut-être, ce sera la fin de ce métier, avec l’arrivée d’Internet, notamment. Ma vision de son évolution est : une agence généraliste avec des pôles sectoriels spécialisés, qui permettent de répondre à l’ensemble des besoins que peuvent avoir nos clients. Les structures vont se professionnaliser davantage, ne serait-ce que par rapport à nos collaborateurs, avec des perspectives de progression et d’avenir. Le secteur de l’assurance peut paraître assez vieillot, un peu cliché, or nous ne sommes pas des bureaucrates tranquillement installés derrière notre bureau. C’est un métier qui se réinvente, de l’intérieur, par des agents qui sont aujourd’hui plus jeunes et cela aide également à avoir une autre image de l’assurance.

Quel est, au final, l’enjeu de l’alternance dans les métiers comme le vôtre ?

Vincent Besneux : Nous avons mis en avant la connaissance de nos agences par l’alternance, parce que je trouvais dommage de ne pas mettre en avant notre beau métier. Il est tellement large en termes de possibilités, de capacités que chaque agent est complètement différent. Si je vous présentais dix confrères, il n’y en a pas un qui travaille de la même façon, il n’y en a pas un qui a les mêmes objectifs, les mêmes clients, … . J’ai cependant toujours peur dans les abus, au niveau des écoles, qui se montent pour du business parce qu’aujourd’hui il y a des aides.

Il y a un développement au niveau d’agéa Bretagne. Je pense que nous avons dû avoir à peu près une centaine d’alternants sur deux ans qui sont entrés dans les agences.

Où est la valorisation du diplôme ? L’alternance, oui, mais pas à n’importe quel prix.

Il faut des maîtres d’apprentissage qui soient vraiment impliqués. Nous avons même poussé pour avoir une formation « maître d’apprentissage ».

L’idée n’est absolument pas d’avoir du personnel à bas prix, l’idée est vraiment de monter en compétence. Nous avons un très bon retour, avec un alternant comme Kerian, mais il ne faut jamais oublier que nous travaillons, avant tout, pour son avenir.

Kerian Pors : Selon moi, l’alternance est la meilleure voie. C’est beaucoup mieux d’avoir directement de la matière concrète à travailler, les cours ne sont pas suffisants.

Ce métier est un métier d’avenir, il nous fait découvrir énormément de choses et nous permet de développer beaucoup de qualités d’un point de vue humain. Quand j’ai démarré en BTS, à 18 ans, j’étais un jeune qui ne se fichait pas de l’avenir mais qui ne s’attendait pas à grand-chose. Et c’est vrai que l’alternance m’a permis d’avoir un réel impact sur ma vie privée. Cela m’a permis de me développer, de m’ouvrir aux autres et d’acquérir des qualités plus personnelles, l’empathie par exemple, de la maturité. C’est un réel plus et c’est pour cela que je conseille vivement de choisir l’alternance, dans une agence avec un agent général.