Conscious quitting, une bombe à retardement ?

Après le quiet quitting ou la grande démission est venu le temps du conscious quitting, qui pourrait se traduire par la « démission consciente ».

Elle concerne des salariés qui quittent leur entreprise, parce que celle-ci n’est plus en ligne avec leurs valeurs. Une tendance très perceptible au Royaume-Uni et aux États-Unis, qui pourrait aussi concerner la France.

Un salarié sur trois en Grande-Bretagne et aux États-Unis aurait déjà démissionné, car les valeurs de son entreprise ne s’alignaient pas sur les siennes. En France la jeunesse étudiante multiplie les tribunes pour appeler à un autre modèle. Ainsi, en mai 2022, des étudiants d’AgroPariTech profitaient de leur remise de diplômes pour éveiller les consciences.

« Tout PDG qui pense gagner la guerre des talents en offrant un peu plus d’argent, un peu plus de télétravail et un abonnement à la salle de sport sera déçu. L’ère de la démission consciente est en marche ». Cette phrase, signée Paul Polman, ancien PDG d’Unilever, est tirée du nouveau Net Positive Employee Barometer. Ce rapport, justement commandé par l’ancien patron et auteur de « L’entreprise Net positive : un business qui nous veut du bien », dévoile les contours du conscious quitting.

Ce phénomène, qui touche particulièrement les jeunes, désigne le fait de démissionner de son entreprise, car cette dernière ne correspond pas à nos valeurs, sociales ou environnementales par exemple.

Selon l’étude menée par le cabinet Opinium auprès de 4 000 travailleurs – 2 000 Britanniques et 2 000 Américains – la moitié d’entre eux envisageraient de quitter leur employeur en raison de valeurs trop différentes. 33% déclarent d’ailleurs avoir déjà quitté leur entreprise pour cette raison. Le conscious quitting serait une bombe à retardement.

Une perma-crise sans précédent

« Nous vivons un moment sans précédent dans l’histoire humaine ; une période de « perma-crise », où les pandémies, la guerre, le réchauffement climatique, les troubles économiques et la division sociale menacent, à des degrés divers, notre stabilité et notre avenir », écrit Paul Polman. « Les jeunes employés craignent particulièrement pour le monde dont ils hériteront. Il ne faut pas s’étonner que beaucoup veuillent donner de leur temps et de leurs talents aux entreprises qui s’efforcent de faire partie de la solution. »

Gagner moins pour plus de valeur(s)

De fait, la jeune génération, la génération Z, est la plus sensible à cette tendance. De manière générale, 76 % des Britanniques interrogés et 73 % des Américains affirment que l’environnement est un des facteurs clés dans l’acceptation d’un poste.

Ils portent quasiment le même engagement pour l’égalité salariale et l’égalité sociale. Un sondé sur trois déclare même être prêt à accepter une baisse de salaire pour rejoindre un employeur correspondant plus à ses valeurs.

L’assurance, des entreprises de valeur(s)

Le secteur de l’assurance n’est pas épargné par cette tendance, mais il sait mettre en avant ses valeurs « L’engagement sociétal des entreprises du secteur de l’assurance n’est pas un greffon ou une mode, il s’agit d’une des bases de notre industrie qui veille, dans la cadre d’une relation contractuelle, aux multiples situations de déséquilibres, de difficultés de notre vie quotidienne et de notre tissu économique », souligne ainsi Jean-Luc Gambey, directeur des publications de Vovoxx. Un engagement qui se traduit dans la stratégie, mais surtout, sur le terrain au quotidien.

Sources : rapport Paul Polman, article Novethic

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