« L’EHPAD hors des murs » proposé par la Mutualité Française

Le 23 novembre 2021 se tenait le Colloque national sur le Dispositif renforcé d’accompagnement à domicile (DRAD). Un an après sa mise en place, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’autonomie qui ouvrait l’événement, a souligné l’importance de cette expérimentation menée sur 3 ans. Alors, de quoi s’agit-il ? Pourquoi les acteurs du DRAD expriment l’urgence d’une transformation concrète du modèle historique de l’EHPAD ?

Le modèle historique de l’EHPAD remis en question

En 2030, 21 millions de seniors de 60 ans ou plus vivront en France, selon le modèle de projection Lieux de vie et autonomie de la DREES.

Se projeter au sujet du vieillissement de la population c’est également s’interroger sur la perte d’autonomie et de dépendance d’une grande partie de la population française, avec un pic attendu entre 2030 et 2045.

Qui dit perte d’autonomie dit souvent comme solution l’EHPAD, qui permet d’assurer à nos seniors des cadres de vie et des accompagnements sécurisés.

Pour autant, aujourd’hui le modèle de la maison de retraite comme seul recours pour les aînés et leurs familles est remise en question. L’idée du souhait légitime des personnes âgées, de pouvoir choisir leur lieu de vie et de pouvoir rester le plus longtemps possible à leur domicile en toute sécurité, est aujourd’hui clamé.

C’est notamment le discours des 3 partenaires du dispositif renforcé d’accompagnement à domicile : la Croix-Rouge française, l’Hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve et la Mutualité Française exprimant l’urgence d’une transformation concrète du modèle historique de l’EHPAD.

Qu’est-ce que le « Dispositif Renforcé d’Accompagnement à Domicile” ?  

Lancé en septembre 2020 par 3 partenaires du médico-social, le DRAD a pour objectif de permettre à la personne âgée en perte d’autonomie de continuer à vivre chez elle, dans un environnement sécurisé.

Il s’adresse aux personnes de plus de 60 ans en situation de perte d’autonomie qui souhaitent rester à domicile et acceptent le principe d’un accompagnement coordonné par un professionnel référent, interlocuteur principal de la personne âgée et de son entourage :

Aide à la vie quotidienne et soins, sécurisation de la personne dans son logement 24H/24, 7J/7, gestion des situations de crise, activités sociales et de loisirs. Une véritable coordination renforcée est mise en place avec les intervenants à domicile et le territoire afin de permettre ce défi de « l’EHPAD hors des murs ».

Menée sur trois ans, avec comme objectif 600 personnes accompagnées, l’initiative est en lien avec le Ministère de la santé et l’Assurance maladie.

Paroles de professionnels de santé de bénéficiaires et d’un aidant, découvrez le reportage immersion au cœur du DRAD :

Le colloque national du DRAD, quels enseignements ?

Lors du colloque sur le DRAD qui a réuni les 3 partenaires de l’expérimentation et Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’autonomie, l’heure était au bilan.

1 an après sa mise en place, bilan encourageant bien que cela implique un travail colossal de restructuration de notre modèle existant.

En effet, avec l’article 31 du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2022, l’EHPAD se transforme en « centre de ressources territorial », avec le DRAD comme composante, permettant de nouvelles organisations reposant sur des modes de financement inédits. Pour y arriver, la ministre a annoncé un investissement de 20 millions d’euros en 2022 pour qu’il y ait un EHPAD « centre de ressources » dans chaque département.

Enfin, le label « Innovation domicile » de la Mutualité Française a été salué. Porté par 9 mutuelles, il a conduit à 11 expérimentations sur les 23 lancées au niveau national. Ce qui équivaut à 274 personnes en perte d’autonomie accompagnées en 8 régions.

Permettre à ces personnes de rester chez elles et de recevoir les mêmes soins qu’en EHPAD est une grande avancée dans nos modèles d’organisations de la santé des seniors. Pour Eric Chenut, président de la Mutualité Française, l’évolution n’est pas finie,  il déclare « Notre pays a besoin à présent d’une loi pour donner les grandes orientations et transformer l’accompagnement du grand âge et de l’autonomie. »

 

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