Natixis, une image paradoxale

L’entreprise Natixis a été nommée « Banque de l’année ESG infrastructure » aux IJ Global ESG Awards pour l’année 2021. Ce prix récompense sa stratégie ESG particulièrement active. Pourtant, dans le même temps, Natixis est classée comme étant l’entreprise la moins vertueuse du secteur selon les Français.

Revenons donc sur ce beau prix accordé à la filiale du Groupe BCPE, tout en essayant de comprendre ce paradoxe avec une image de marque parfois perçue comme n’étant pas assez engagée.

Natixis, « Banque de l’année ESG infrastructure »

Le classement d’IJGlobal récompense les entreprises vis à vis de leurs stratégies ESG. Natixis a obtenu cette année le premier prix dans le secteur bancaire et devient donc la banque de l’année ESG infrastructure.

Ce titre lui revient pour son fort engagement dans des segments à fort potentiel de transition, comme les datacenters et le chauffage urbain alimentés par de l’énergie renouvelable, ou encore l’hydrogène vert et les techniques de capture de carbone.

Elle a notamment participé à de nombreuses transactions emblématiques tout au long de l’année.

A titre d’exemple, elle a œuvré au financement certifié Climate Bonds Initiative pour The Geysers, un portefeuille de 13 centrales géothermiques aux Etats-Unis, et au financement de la plus grosse ferme éolienne offshore du monde, le projet Kincardine au large de l’Ecosse.

La banque mérite amplement son titre, comme l’explique Julien Duquenne, co-responsable de l’origination et du conseil au Green & Sustainable Hub, EMEA : « Ce prix est une reconnaissance de l’originalité du dispositif de Natixis. La combinaison d’expertises clé sert les besoins de financements des clients, leur capacité de rendre compte, leur parcours de transition ».

Ses contributions en faveur de finances vertes sont nombreuses et diversifiées, ce qui fait de la banque un leader sur le sujet.

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Pourtant, bien que les ESG constituent un des piliers de son nouveau plan stratégique, cela ne suffirait pas forcément pour redorer son image auprès des français. Essayons de comprendre pour quelles raisons.

Le paradoxe de l’image de marque de Natixis

Natixis est la banque de l’année ESG infrastructure, pourtant son image n’est pas vue d’une façon aussi positive du côté de tous les français.

En effet, le sondage réalisé en juin par le cabinet Advents met la banque Natixis en dernière position des banques et assurance en termes d’engagement écologique.

Pour quelles raisons ? Comme l’explique Gilles Tanguy, Responsable de capital.fr dans son article sur le sondage « L’image de la filiale d’investissement du groupe BPCE  pâtit du plan de départs volontaires qu’elle a annoncé en janvier et de sa condamnation – elle a fait appel – pour information trompeuse envers ses actionnaires lors de la crise des subprimes. ».

Ceci montre donc que les sondés gardent toujours en tête les événements controversant auxquels font face les entreprises, et ont donc du mal à les oublier lorsqu’ils doivent juger leurs engagements RSE.

L’exemple de Total est un cas d’école. Malgré son changement de nom pour TotalEnergies, le Groupe garde l’image négative des événements tragiques de ces dix dernières années.

De son côté, La Banque Postale a décroché la première place de ce classement dans le secteur car elle jouit depuis longtemps d’une image de banque proche des français tout en étant gage de confiance et d’éthique.

L’image de Natixis ne reflète donc pas tous ses efforts engagés en faveur de la transition vers un monde plus durable. A l’image de La Banque Postale, elle pourra certainement y remédier en travaillant sur une image de banque de proximité, humaine, ce qui n’est pas très évident pour un métier de banque de financements.

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