Après les propositions suggérées par tout le secteur de l’assurance, et ensuite par vote d’un comité qui s’est réuni le 27 juin 2025, Sébastien Acédo, Délégué général de la ROAM a été élu Manager de l’Année 2025*. Il répond aux questions de Jean-Luc Gambey.
Quelle est votre 1ère réaction ?
Un mélange de fierté et de gratitude. Fierté, parce que ce trophée vient d’abord récompenser et mettre en lumière notre engagement collectif. Rien de ce que nous entreprenons à ROAM ne serait possible sans l’implication de l’équipe et la contribution constante de nos adhérents à l’ensemble de nos travaux ; Gratitude, parce que cette reconnaissance de nos pairs conforte la raison d’être de ROAM : « Mutualiser les énergies pour faire rayonner les assureurs à taille humaine en France ».
ROAM est une association professionnelle qui regroupe plus de 80 adhérents, principalement des Sociétés d’Assurance Mutuelle (SAM), mais également des institutions de prévoyance et des mutuelles santé. Elle accueille, accompagne et porte la voix des PME et ETI de l’assurance, qui partagent des problématiques opérationnelles communes. Dans ce contexte, vous pouvez nous évoquer quelques points saillants depuis votre arrivée au sein de ROAM ?
En 18 mois, nous avons poursuivi et recentré nos actions autour de ce que j’appelle notre « valeur d’usage ». Cela consiste à mener une gestion rigoureuse de nos priorités, savoir où concentrer l’essentiel de nos efforts pour avancer sereinement et utilement. J’en citerai trois. La première avec notre task force CSRD. L’an dernier, nous avons élaboré une méthodologie ROAM d’analyse de la double matérialité et travaillé sur un gabarit de reporting durabilité pour nos adhérents dits de la « vague 1 ». La deuxième est liée à DORA. Nous avons mené près de 50 ateliers de 2 heures pour accompagner nos adhérents dans la mise en conformité et leur permettre d’intégrer le risque informatique dans le pilotage de leurs organisations. Enfin, avec la « ROAM Academy », nous avons mené une acculturation de nos membres aux cas d’usage de l’IA et l’IA Générative dans nos différents métiers sans succomber à « l’IA mania ». Nous sommes convaincus que l’IA doit nous éclairer mais pas nous éblouir.
Aujourd’hui, le secteur de l’assurance évolue très vite. Quel est, selon vous, le plus grand défi et plus grande opportunité de l’assurance pour les années à venir ? Et pour les membres de ROAM spécifiquement ?
Nos adhérents sont traversés par les mêmes défis que le reste du secteur et, par-delà, du reste de la société : climat, transformations technologiques et démographie. Ces défis auront une résonnance d’autant plus forte pour des PME de l’assurance, ancrées dans leurs territoires ou de leurs communautés affinitaires. Dans ce contexte, il sera essentiel de ne pas se détourner de certaines valeurs cardinales qui ont traversé les années : mutualisation, solidarité et confiance.
Quels sont les principaux éléments de votre feuille de route à venir ?
Notre feuille de route des prochains mois confortera notre « valeur d’usage » en la complétant par la méthode des « cercles » afin d’accroitre les retours entre nos différentes expertises métiers. Nous déploierons dans les prochains jours le « Cercle des administrateurs ROAM », espace d’échanges et de formation entre les administrateurs de nos adhérents. Je citerai également le « Club des fonctions-clés » pour encourager le partage de bonnes pratiques ou encore une communauté actuarielle ROAM devrait voir le jour début 2026. Nous amplifierons encore l’acculturation à l’IA en capitalisant cette fois-ci sur les cas d’usage développés par nos membres.
L’assurance a une image assez négative qui semble complétement décorrélée du rôle majeur de l’assurance pour chacun, pour la société, …. De plus l’assurance souffre d’une complexité chronique. Tout semble éloigner l’assuré de son assureur : lisibilité et compréhension des garanties, termes employés, densité de l’information transmise, inflation réglementaire parfois indispensable mais au détriment de la clarté, … Faut-il simplifier et vulgariser l’assurance ? Et si oui Comment ?
On ne peut que souhaiter davantage de simplification et de vulgarisation. Ces deux ambitions font consensus mais les voies pour les atteindre sont pavées d’obstacles. L’assurance n’est pas qu’une science « technique », c’est aussi d’une certaine façon une « science humaine » au sens universitaire du terme. Pour relier l’assurance à la société, je crois beaucoup aux vertus de « l’éducation financière » et pour laquelle il y a tant à faire.
Enfin, si vous deviez formuler un vœu pour les PME et ETI de l’assurance, quel serait-il ?
Qu’elles continuent d’entretenir la diversité de notre secteur. L’assurance est riche de sa diversité, elle en est plus forte aussi. Nous avons autant besoin de champions nationaux à dimension européenne ou internationale que de champions régionaux ou spécialistes !
Pour conclure ?
L’assurance est une promesse pour l’avenir !
*Organisé par les Trophées de l’Assurance.

