À travers sa fondation d’entreprise, Harmonie Mutuelle engage une nouvelle initiative contre la sédentarité en lançant un appel à projets national.
Cette démarche s’appuie sur une étude menée avec l’Institut OpinionWay, révélant un écart significatif entre la conscience du risque et l’engagement réel des Français face à ce problème de santé publique. Alors que 95 % des adultes sont exposés à un risque de dégradation de leur santé lié au manque d’activité physique, l’enjeu devient également stratégique pour les entreprises, les professionnels de l’assurance santé et les acteurs engagés dans une dynamique de prévention et de santé durable.
Une perception du risque qui ne se traduit pas encore en action
L’étude publiée en mars 2025 souligne un paradoxe préoccupant : si 84 % des Français reconnaissent les effets négatifs de la sédentarité sur la santé, seuls 31 % se sentent véritablement concernés. Cette perception erronée alimente une forme d’inertie comportementale, aggravée par des habitudes de vie de plus en plus sédentaires. Les jeunes, les actifs et les personnes isolées sont particulièrement touchés. Pour les mutuelles et les entreprises de l’économie sociale et solidaire, cette situation confirme la nécessité d’initiatives structurantes en matière de prévention santé, incluant une réflexion sur l’organisation du travail et l’aménagement des espaces de vie.
Transitions de vie et ruptures sociales, des facteurs aggravants
Les périodes de changement – arrêt de travail, déménagement, maladie, deuil – sont identifiées comme des déclencheurs de comportements sédentaires. Ainsi, près de la moitié des personnes se déclarant sédentaires ont récemment traversé un événement lié à leur emploi ou à leur santé physique ou mentale. Ce lien entre événements de vie et santé souligne la pertinence d’une approche globale, intégrant les dimensions sociales, psychologiques et professionnelles du bien-être. L’innovation sociale, les politiques RH, et les solutions numériques de suivi de l’activité physique peuvent ici jouer un rôle complémentaire.
Isolement, regard social et écrans : des freins psychologiques à surmonter
La majorité des Français identifie également des obstacles personnels à la pratique d’une activité physique, tels que l’isolement, la peur du jugement ou le manque de motivation. L’étude met en lumière l’impact croissant de l’hyperconnexion, notamment chez les jeunes. Près de 44 % des 15-20 ans passent plus de cinq heures par jour devant des écrans le week-end, accentuant l’inactivité. Ces éléments invitent les assureurs à adapter leur communication et leurs dispositifs à des publics variés, avec des outils numériques et connectés conçus pour créer de l’engagement dans la durée.
Des disparités territoriales fortes dans l’accès à l’activité physique
Les zones rurales apparaissent particulièrement vulnérables, avec un accès plus limité aux commerces de proximité et aux infrastructures de mobilité douce. Le cadre de vie joue donc un rôle central dans l’adoption de comportements actifs. Pour 60 % des actifs, la voiture reste le principal moyen de transport domicile-travail, un chiffre qui grimpe à 77 % en milieu rural. L’aménagement du territoire et les politiques publiques d’urbanisme favorable à la santé constituent dès lors un levier de transformation pour les collectivités et leurs partenaires assurantiels.
L’environnement professionnel, levier essentiel de mobilisation
Le monde du travail est en première ligne dans cette lutte contre la sédentarité. Les résultats de l’étude révèlent que 65 % des salariés de bureau restent assis plus de la moitié de la journée. Pourtant, la volonté de changer est manifeste : 77 % sont favorables à l’adaptation des espaces de travail pour encourager les déplacements et 71 % aimeraient pouvoir travailler debout ou en marchant. Cette attente ouvre des perspectives pour les DRH, les mutuelles d’entreprise et les assureurs santé collectifs, qui peuvent accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de solutions innovantes favorisant l’activité physique en milieu professionnel.
