Manifestations et émeutes : premier risque des entreprises

Face à la hausse des troubles à l’ordre public, devenus le principal risque identifié par les entreprises selon Allianz, sociétés et assureurs doivent renforcer leur résilience pour faire face à cette menace mondiale grandissante.

Selon une récente étude d’Allianz Commercial, les troubles à l’ordre public sont devenus le principal risque pour plus de la moitié des entreprises interrogées dans le monde. Ce phénomène, qui inclut manifestations, grèves et émeutes, se caractérise par une augmentation notable de sa fréquence et de sa durée ces dernières années.

En 2024 seulement, plus de 80 000 événements liés à des troubles publics ont été recensés dans les 20 pays les plus touchés, dont les États-Unis, la France, l’Allemagne et la Turquie. Allianz Research note une tendance marquée par une intensification de ces incidents, souvent prolongés au-delà de trois mois.

La situation s’explique en partie par une conjoncture économique et politique complexe. « Les émeutes et manifestations de toutes sortes demeurent un problème important. L’inflation, les inégalités de richesse, les prix des denrées alimentaires et des carburants, les préoccupations climatiques et les inquiétudes concernant les libertés civiles ou les perceptions d’atteintes à la démocratie sont autant de facteurs persistants. » indique Étienne Chéret, directeur régional de l’assurance Violence politique et terrorisme chez Allianz Commercial.

L’année électorale 2024 a généré des mouvements de protestation liés davantage aux changements politiques qu’aux résultats des élections eux-mêmes. Ainsi, la Nouvelle-Calédonie a connu une crise majeure en mai 2024 à la suite du projet controversé d’élargissement du corps électoral, entraînant des pertes assurées estimées à plus d’un milliard d’euros.

Par ailleurs, des facteurs économiques tels que l’inflation ou la hausse des prix alimentaires ont exacerbé les tensions, comme en Martinique où des manifestations contre la vie chère ont tourné à la violence.

Outre ces troubles, la menace terroriste reste préoccupante. Le terrorisme religieux, notamment islamiste, a fortement progressé en Europe avec un doublement des incidents en une année. L’extrême droite et l’extrême gauche sont également en pleine montée, visant des cibles variées selon des motivations politiques, sociales ou environnementales.

Srdjan Todorovic, directeur chez Allianz Commercial, souligne que les entreprises doivent impérativement se préparer : « Elles doivent protéger leur personnel et leurs biens par la mise en place d’un plan de continuité d’activité efficace et opérationnel en cas d’incident. Elles doivent également revoir leurs contrats d’assurance. Les garanties des biens peuvent couvrir la violence politique dans certains cas, mais des assurances des risques spéciaux sont également disponibles. Les entreprises exposées dans plusieurs pays sont de plus en plus nombreuses à souhaiter une couverture contre la violence politique. Les petites et moyennes entreprises aussi interrogent les assureurs sur ces risques, ce qui reflète une préoccupation croissante. » 

Vous souhaitez être contacté par notre rédaction ?

    Vous souhaitez être contacté par notre service commercial ?