Hausse continue des primes, disparités régionales et motorisations hybrides en plein essor : le baromètre 2025 confirme les tensions sur le marché de l’assurance automobile.
Le marché de l’assurance automobile en France poursuit sa mutation. Selon les données publiées en avril 2025 par LeLynx, la prime moyenne annuelle pour une assurance auto atteint désormais 545 euros, en hausse de 5 % sur un an. Et cette dynamique s’intensifie au premier trimestre 2025 avec une nouvelle augmentation de 5 % par rapport à l’année précédente. Ce contexte inflationniste, combiné à l’évolution des usages et des motorisations, appelle les acteurs du secteur de l’assurance à adapter leurs offres et à mieux intégrer les réalités territoriales et comportementales des assurés.
Marques et modèles : entre économies et flambée tarifaire
L’écart de prime entre les marques automobiles se creuse. Si Dacia reste la marque la plus économique avec une prime tous risques de 478 euros, Tesla affiche une prime de 797 euros, soit une différence de 66 %. Les véhicules électriques haut de gamme subissent une envolée des coûts assurantiels, en raison notamment de frais de réparation élevés et d’une sinistralité encore peu maîtrisée. À titre d’exemple, la Tesla Model 3 coûte en moyenne 799 euros par an en tous risques, loin devant la Renault Zoe (497 euros).
Parmi les modèles les plus plébiscités, la Peugeot 3008 (SUV) et la Citroën C4 Picasso (monospace) bénéficient de primes plus abordables, autour de 600 euros en moyenne, illustrant un engouement pour les véhicules familiaux à coût assurantiel modéré.
Les jeunes conducteurs toujours pénalisés
L’assurance auto demeure un poste de dépense majeur pour les jeunes automobilistes. En 2024, les moins de 25 ans déboursent en moyenne 1 213 euros en tous risques, contre 584 euros pour les conducteurs plus expérimentés. La Peugeot 206, modèle compact très prisé par les jeunes permis, affiche une prime de 1 065 euros pour ce segment de population. Ces écarts soulignent l’importance des solutions d’accompagnement spécifiques à cette cible dans les stratégies commerciales des assureurs.
Des disparités régionales toujours marquées
L’implantation géographique continue d’impacter fortement le coût de l’assurance auto. La Bretagne reste la région la moins chère avec une prime moyenne de 443 euros, tandis que la Corse culmine à 661 euros, suivie par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Marseille est la ville la plus onéreuse (805 euros), devant Nice (656 euros), un reflet des risques plus élevés liés à la sinistralité urbaine ou au vol.
Ces différences régionales doivent inciter les acteurs de l’assurance à développer des approches tarifaires plus fines, intégrant la dimension géolocalisée des risques dans leurs modèles de tarification.
Transition énergétique et couverture tous risques : un lien fort
L’essor des motorisations alternatives se confirme. En 2024, les véhicules électriques et hybrides représentent 8 % des véhicules comparés, un chiffre en forte progression. Sans surprise, près de 90 % de leurs conducteurs optent pour une couverture tous risques, contre seulement 26 à 34 % pour les motorisations essence ou diesel. Ce choix s’explique par la valeur résiduelle élevée des véhicules électrifiés et par leur technicité, qui nécessite des réparations coûteuses.
Tesla domine le segment électrique avec 26 % des comparaisons, devant Renault et Peugeot. Côté hybrides, Toyota prend la tête avec 25 % de part de marché, avec la Toyota C-HR et la Yaris III parmi les modèles les plus recherchés.
Choix de la formule : le tous risques pèse lourd sur le budget
En 2024, la différence de coût entre une formule au tiers (441 euros en moyenne) et une formule tous risques (631 euros) s’élève à 190 euros par an, soit un écart de 43 %. Cette donnée rappelle l’importance de bien calibrer l’offre en fonction de l’usage, de la valeur du véhicule et du profil de l’assuré. Les assureurs devront continuer à innover sur les offres intermédiaires et les services associés pour répondre aux attentes de protection tout en maîtrisant les budgets.