En 2024, la téléconsultation progresse, portée notamment par les spécialistes, qui réalisent désormais 60 % des actes à distance. Si la majorité des patients s’y limitent à un usage ponctuel, certaines spécialités, dont les sage-femmes, y voient un réel levier d’innovation médicale.
Depuis cinq ans, Medaviz étudie la pratique de la téléconsultation en France. Dans cette édition 2024, l’analyse porte sur la répartition des usages entre généralistes et spécialistes, ainsi que sur la perception des patients.
Les spécialistes représentent désormais 60 % des actes de téléconsultation, contre 37,4 % pour les généralistes. Au sein des spécialités, les sages-femmes arrivent en tête (21,7 %), suivies des anesthésistes (10,9 %) et des psychologues-psychiatres (10,7 %). Les temps de consultation varient fortement : 26 minutes en moyenne chez les psychologues et psychiatres, 13 minutes pour les sages-femmes, et 10 minutes chez les généralistes.
Sur le plan tarifaire, on constate une légère baisse : 58 euros en moyenne pour une consultation chez un psychologue ou psychiatre (au lieu de 59 euros), et 24 euros pour un généraliste, soit 3 € de moins qu’en 2023. Par ailleurs, 72 % des praticiens téléconsultants ont moins de 50 ans, et plus de la moitié d’entre eux (53 %) suit plus de 50 patients grâce à cette modalité.
Au fil des années, la progression de la téléconsultation illustre une adaptation constante des pratiques médicales. En 2023, les spécialistes représentaient déjà 55,7 % des usages, pour atteindre 60 % en 2024. Les sages-femmes, quant à elles, ont accru leur recours à la téléconsultation de 2 % cette année, traduisant une dynamique favorable pour l’accompagnement périnatal à distance. De leur côté, les anesthésistes et les psychologues-psychiatres y trouvent également un intérêt dans le suivi pré et post-opératoire, ou pour un soutien psychologique ponctuel.
Côté patients, les femmes demeurent les principales utilisatrices (59 %), une tendance stable. La tranche 30-54 ans reste la plus représentée (49,7 %), tandis que 22,3 % des utilisateurs ont 55 ans et plus. Pour 81 % d’entre eux, une seule consultation en ligne a suffi. Seuls 6 % déclarent en avoir pratiqué au moins quatre, un chiffre inchangé depuis 2022.
« Le numérique joue un rôle important en tant qu’interface vers la médecine en présentiel. Bien que la téléconsultation soit appropriée pour les premières consultations, les suivis et les soins sans rendez-vous, elle doit être complétée par des consultations physiques en cas de besoin de suivi approfondi ou d’examen clinique. Il n’est donc pas surprenant, et même rassurant, que la plupart des patients aient eu recours à une seule téléconsultation en 2024. » souligne le Dr Nicolas Camus, Directeur médical de Medaviz.
En termes de satisfaction, celle-ci reste élevée : 95,4 % des patients s’estiment satisfaits, dont 80,4 % attribuant la note de 5/5. Cette constance traduit l’intégration progressive de la téléconsultation dans l’offre de soins.