En 2024, les Français ont confirmé leur tendance à préférer l’épargne à la consommation. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), le taux d’épargne des ménages a atteint 18,2 % de leur revenu disponible brut, marquant une progression de 1,3 point par rapport à 2023.
Ce taux est supérieur de 3,6 points à celui observé en 2019, avant la crise sanitaire.
Cette prudence économique s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, la baisse de l’inflation a permis un gain de pouvoir d’achat de 2,5 % sur l’année (+1,9 % par unité de consommation). D’autre part, les Français ont privilégié la constitution d’une épargne de précaution face à des incertitudes économiques et politiques persistantes.
Une consommation qui peine à redémarrer
Malgré une amélioration du pouvoir d’achat, la consommation des ménages n’a progressé que de 0,9 % en 2024. Cette stagnation traduit un comportement attentiste, notamment en raison d’une perception tardive de la décrue de l’inflation.
La crise politique survenue à partir du mois de juin a renforcé cette prudence, entraînant une hausse du taux d’épargne au troisième trimestre. Les incertitudes nationales et internationales ont traditionnellement pour effet de stimuler l’épargne de précaution, un phénomène observé tout au long de l’année.
Cependant, au dernier trimestre 2024, une légère inflexion a été constatée : la consommation a progressé à un rythme supérieur à celui du pouvoir d’achat, conduisant à une diminution marginale du taux d’épargne, qui est passé de 18,5 % à 18,4 % du revenu disponible brut.
Des conséquences macroéconomiques
Cette orientation vers l’épargne plutôt que la consommation a eu un impact direct sur les finances publiques. Les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ont été plus faibles que prévu, contribuant ainsi à l’aggravation du déficit public.
Face à cette situation, les pouvoirs publics espèrent une relance de la consommation en 2025. Une inflation contenue pourrait favoriser ce mouvement, mais la réalisation de ce scénario reste conditionnée à une stabilisation de la confiance des ménages et à un apaisement des incertitudes économiques et géopolitiques.
Vers un rééquilibrage entre épargne et consommation ?
Alors que la préférence pour l’épargne s’est renforcée ces dernières années, la question se pose de savoir si 2025 marquera un retour à un équilibre entre épargne et consommation. La levée des incertitudes politiques et économiques pourrait enclencher un mouvement de réallocation des ressources vers la consommation et l’investissement.