Cette année 2024 illustre les défis climatiques qui pèsent sur les exploitations. Lors de sa conférence de presse, Groupama présente son bilan de sinistres et confirme l’importance de la transformation du secteur depuis la réforme de l’assurance récolte.
En 2024, les exploitations agricoles assurées chez Groupama ont principalement subi l’excès d’eau, la grêle et le gel, pour un total de 211 millions d’euros de charges, soit 83 % de la sinistralité du groupe. « Quand on observe l’évolution du risque climatique, on constate qu’il n’y a pas d’année sans sinistres climatiques et tous les ans cela représente environ 250 millions d’euros pour nous. L’assurance comme outil de gestion des risques pour les agriculteurs a du sens. » explique Gwénaël Simon, directeur assurances des particuliers, des professionnels et de l’agricole.
Après deux années de sécheresse, la pluviométrie a prédominé : l’excès d’eau représente plus de la moitié des pertes (137 M€), touchant 1 hectare sur 2 déclaré sinistré. Les grandes cultures concentrent 94 % des sinistres, devant la viticulture (6 %) et l’arboriculture (moins de 1 %). Cette situation a engendré des frais de re-semis importants, passant de 3,2 à 9,2 millions d’euros entre les campagnes 2022-2023 et 2023-2024. La grêle reste cependant un aléa majeur, sinistrant près de 530 000 hectares en 2024.
Hors récoltes, en 2024, les impacts climatiques ont été moins sévères, avec des sinistres climatiques représentant 22 % de la charge totale de 235 M€ en multirisque agricole, soit presque la moitié de celle de 2023. Après deux années difficiles, cette amélioration a aidé à équilibrer les coûts des sinistres malgré leur augmentation.
Depuis 2023, le régime des calamités agricoles a été remplacé par le fonds de solidarité nationale, couvrant les pertes climatiques exceptionnelles. En 2024, l’ISN a alloué 25 M€ à Groupama, majoritairement pour les excès d’eau, impactant 57 % des grandes cultures, 34 % de la viticulture et 9 % de l’arboriculture. A l’exception de la grêle, l’ISN intervient pour des sinistres plutôt graves, alors que ceux sur les récoltes étaient de moyenne intensité. En 2025, la prise en charge pour les non-assurés a été réduite de 40 % à 35 %.
« La réforme est un acte fort, à la fois pour l’accompagnement du risque des exploitations mais aussi pour la question de la souveraineté alimentaire. En tant qu’agriculteur, m’assurer est un acte de gestion : je le calcule dans mes coûts de production, quelle que soit la culture et sur mes surfaces fourragères. Aujourd’hui le contexte économique de l’agriculture vient s’ajouter au contexte climatique. Quand on peut se dégager d’une charge qui est le climatique, on pilote notre exploitation de façon plus sereine. » déclare Stéphane Cools, président de Groupama Centre-Atlantique.
Côté assurances prairies, Groupama a géré les indemnisations de l’ISN pour 42 500 éleveurs en 2024, dont 1 000 non-assurés ont reçu 40 % de couverture pour leurs pertes. Le système indiciel a permis de gérer 50 000 dossiers efficacement.
La réforme a entraîné une croissance de 31 % en assurance récolte depuis 2023, malgré des contraintes en 2024, stabilisant ainsi le nombre de contrats en assurance prairies et protégeant 770 000 hectares supplémentaires.
« Plus les agriculteurs souscriront à l’assurance récolte, plus nous réduirons la volatilité de nos portefeuilles, plus nous pérenniserons le dispositif. C’est un système cumulatif, l’assurance récolte est un cercle vertueux. Si on atteint les objectifs fixés par le gouvernement de 60 % des surfaces assurées en multirisque climatique à horizon 2030, nous aurons un système qui sera extrêmement bien stabilisé à l’échelle du territoire. » détaille Pascal Viné, directeur des relations institutionnelles.
« Nous sommes absolument convaincus de la nécessité de se couvrir face aux aléas climatiques, qui, on le voit bien, sont de plus en plus fréquents et intenses. Nous travaillons sur le terrain pour sensibiliser nos sociétaires. Groupama a été créé par les agriculteurs pour gérer leurs risques, et c’est toujours notre mission. Nous sommes un organisme mutualiste, fort d’un réseau de plus de 27 000 élus, dont nombreux sont agriculteurs. » conclut Laurent Poupart, président de Groupama.