Le Centre Technique des Institutions de Prévoyance (CTIP) a réagi fermement à l’annonce du gouvernement visant à réduire le montant des indemnités journalières maladie.
Cette mesure, prévue dans un projet de décret porté par la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarés et des Familles, réduirait le plafond d’indemnisation des arrêts maladie de 1,8 Smic à 1,4 Smic, soit une baisse de 53,31 € à 41,47 € par jour d’arrêt. Une réduction de plus de 20% qui inquiète les employeurs et les salariés.
Une atteinte directe au pouvoir d’achat des salariés
Cette modification affecterait plus de 13 millions de salariés, en particulier les jeunes actifs et les travailleurs précaires qui ne bénéficient pas encore d’une prévoyance collective. Le CTIP souligne que cette baisse aurait des répercussions significatives sur leur pouvoir d’achat, avec une diminution de revenus pouvant atteindre 360 € brut par mois pour les salariés concernés. Une situation jugée d’autant plus préoccupante dans un contexte de ralentissement économique.
Un coût élevé pour les entreprises et les organismes de prévoyance
Les entreprises ne sont pas épargnées par cette mesure. En raison de l’obligation légale de maintien de salaire pour les employés présents depuis plus d’un an, elles devraient assumer une charge financière supplémentaire de 800 millions d’euros. De leur côté, les institutions de prévoyance, qui couvrent une grande partie des salariés en arrêt de travail, verraient leurs prestations augmenter sans lien direct avec l’évolution du risque, les contraignant à revoir leurs cotisations à la hausse.
Une mesure jugée infondée et inopportune
Le CTIP critique non seulement le manque de concertation autour de cette décision, mais aussi son absence de justification économique. Selon Jacques Creyssel, président du CTIP, cette mesure constitue une « taxe déguisée sur les entreprises et les salariés ». Alain Gautron, vice-président du CTIP, insiste quant à lui sur la nécessité d’un « diagnostic partagé » pour mieux comprendre l’évolution des arrêts de travail et travailler sur des mesures préventives plutôt que sur des coupes budgétaires arbitraires.
Un appel à la mobilisation des acteurs du secteur de l’assurance
Face à cette décision jugée précipitée, le CTIP appelle à un dialogue avec les pouvoirs publics afin de trouver des solutions plus adaptées aux enjeux de la prévoyance collective. Cette démarche vise à préserver un équilibre financier stable pour les entreprises et à garantir une protection efficace des salariés en cas d’arrêt de travail.