Enquête collectivités locales : QVT mais protection sociale en crise

Le bien-être au travail dans la fonction publique territoriale révèle une double réalité : une satisfaction plutôt modérée en termes de qualité de vie et de conditions de travail, et une nette insatisfaction vis-à-vis de la protection sociale. Une situation appelant à d’urgentes transformations.

À l’aube d’une transformation majeure dans la protection sociale complémentaire (PSC), prévue pour 2025-2026, le constat est sans appel : les agents publics français expriment une insatisfaction croissante en matière de protection sociale.

Selon le baromètre 2023 du bien-être au travail dans les collectivités locales, publié le 5 décembre 2023, cette tendance se confirme. Près de 4 777 agents, représentant diverses catégories, ont participé à cette étude, menée du 21 août au 17 septembre 2023 par la MNT et La Gazette des communes.

Les résultats indiquent un malaise général : 62 % des sondés sont mécontents du niveau d’information reçu, notamment sur les aspects financiers et juridiques. Concernant la contribution financière de leur collectivité, 59 % se déclarent insatisfaits.

Cette enquête souligne également une préoccupation concernant la prévention des risques, avec 57 % d’insatisfaction, et 47 % quant à la qualité de leur couverture sociale.

L’un des principaux enjeux reste la garantie du maintien de salaire, une priorité pour 62 % des agents, suivie de près par la demande d’une contribution financière accrue de la part des collectivités à la complémentaire santé (58 %) et à la prévoyance (46 %). Cette année, une augmentation significative des attentes est observée : 62 % des agents souhaiteraient une participation de 30 euros ou plus par mois de leur collectivité à leur complémentaire santé, contre 59 % en 2022.

La réforme de la PSC est perçue comme une priorité absolue, avec 86 % des agents la considérant comme telle, dont 48 % la jugeant « tout à fait prioritaire ». Ce chiffre montre une augmentation par rapport à l’année précédente et témoigne de l’urgence ressentie par les agents publics face à la nécessité d’une innovation en matière de protection sociale.

Parallèlement, les résultats du baromètre 2023 mettent en lumière d’autres aspects de la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) des agents territoriaux. Malgré une satisfaction générale de travailler dans la fonction publique territoriale (76 %), les points de mécontentement ne manquent pas : rémunération, reconnaissance du travail, fatigue, stress et manque d’actions de prévention dominent les préoccupations.

En effet, 73 % des agents expriment une insatisfaction vis-à-vis de leur rémunération, mettant en lumière la nécessité d’une revalorisation salariale. La pression hiérarchique reste une source majeure de stress, ressentie par 76 % des agents. Néanmoins, une légère amélioration est constatée en ce qui concerne l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, probablement due à l’adoption plus large du télétravail.

Les résultats du baromètre 2023 dévoilent une réalité complexe et multifacette de la fonction publique territoriale française. Entre fierté (82 % des agents se disent fiers d’exercer leur métier, contre 85 % en 2022) et insatisfaction, les agents publics restent dévoués à leur mission de service public (79 % ont le sentiment de rendre service aux usagers et 65 %, de veiller à la bonne gestion de l’argent public) tout en aspirant à une amélioration significative de leur qualité de vie au travail.

La réforme de la PSC, ainsi que l’attention portée aux différentes facettes de la QVCT, apparaissent comme des leviers essentiels pour répondre aux attentes des agents et favoriser un environnement de travail plus équilibré et satisfaisant.

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