La CDC, MAIF, CNP Assurances et MACSF au chevet d’ORPEA 

ORPEA évite de peu la faillite. Un accord a été trouvé avec les créanciers pour effacer une partie de la dette du groupe d’Ehpad privés. Un plan de sauvetage porté par la Caisse des dépôts et consignations, avec CNP Assurances, MAIF et MACSF.

MàJ le 15/02/2023

La parution, il y a un an, du livre Les fossoyeurs de Victor Castanet, prix Albert Londres 2022, défrayait la chronique en dénonçant le scandale de maltraitance des pensionnaires institutionnalisée du groupe ORPEA, plus intéressé par le profit que par la qualité de vie des personnes âgées. Le journaliste indépendant vient d’ailleurs de sortir une seconde édition dans laquelle il dénonce le « jeu de ces acteurs de l’ombre qui peuvent agir pour empêcher que l’information sur un groupe coté en Bourse n’arrive jusqu’au grand public ».

Lire : Le directeur général de la MACSF, Stéphane Dessirier, revient sur les raisons pour lesquelles la MACSF participe au plan de restructuration du groupe Orpéa aux côtés de la Caisse des Dépôts, de CNP Assurances et de la MAIF.

Toujours est-il qu’après ses révélations, le groupe ORPEA se trouvait en mauvaise posture financière. Une tempête médiatique, financière, judiciaire : le titre de l’action a été divisé par 13 en un an, le taux d’occupation des résidences a chuté… et les ennuis financiers se sont accumulés.

À quelques semaines d’une procédure de redressement judiciaire,  ORPEA efface ainsi sa dette. La Caisse des dépôts et consignations et les assureurs injectent en effet 1,350 milliard d’euros.

Politique en faveur du grand âge

« Cet investissement de la Caisse des Dépôts s’inscrit dans sa politique en faveur du grand âge et de la santé, qui a pour objectif de favoriser le développement de nouveaux services en faveur des personnes âgées et d’améliorer l’accès aux soins. La Caisse des Dépôts accompagne notamment la rénovation, la restructuration, la construction et la gestion d’établissements sanitaires et d’hébergement plus efficients et inclusifs » explique la Caisse des Dépôts.

L’Accord de principe répond aux objectifs d’ORPEA d’atteindre une structure financière soutenable et de financer son Plan de refondation. À l’issue des opérations envisagées dans l’Accord de principe, si les actionnaires existants décidaient de ne pas participer aux augmentations de capital qui leur seront ouvertes, ils ne détiendraient qu’environ 0,4 % du capital d’ORPEA, tandis que le groupement emmené par la Caisse des Dépôts (avec CNP Assurances, MAIF et MACSF) en détiendrait environ 50,2 % et les créanciers financiers non sécurisés environ 49,4 %.

Un investissement responsable

« Cet accord permet à ORPEA de disposer des ressources nécessaires et de partenaires de long terme pour mettre en œuvre ce plan de refondation. Il prévoit une démarche d’amélioration des soins, de la qualité de vie des résidents et des conditions de travail des salariés. Comme MAIF le démontre chaque jour, un niveau élevé d’engagement et d’éthique peut être créateur de valeur pour l’ensemble des parties prenantes » souligne MAIF. « Cet investissement responsable fait écho à la raison d’être de MAIF, fondée sur l’attention sincère portée à l’autre. MAIF s’engage ainsi de manière ambitieuse à contribuer au mieux commun dans le champ de la prise en charge de la dépendance ».

Le Groupe ORPEA développe dans plus de 20 pays des prises en charge pour personnes fragilisées via un réseau de 983 établissements médicalisés, des résidences services et une offre de soins à domicile.

Le scandale soulevé par Victor Castanet aura contribué à faire réfléchir la société sur les modalités de prise en charge des aînés. Mais rien n’est réglé.

Depuis mars 2022, les Agences régionales de santé (ARS) réalisent des audits dans les 7500 Ehpad en France : ces enquêtes montrent que les problèmes de maltraitance et de mise en danger d’autrui sont en réalité aussi répandus dans les établissements publics que privés.

Comme à l’hôpital, le vrai problème des Ehpad est celui de l’attractivité des métiers de soignants, de leur rémunération, des conditions de travail, de la formation, des perspectives d’évolution de carrière, de l’encadrement. Une problématique complexe qui ne sera pas réglée aussi simplement que la dette d’ORPEA.

Sources : communiqué de presse ORPEA, information Caisse des dépôts et consignations

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