Les experts d’assurés, pour les clients et les communes

Un expert d’assuré est un expert qui défend les intérêts des sinistrés, face à l’expert de l’assurance, qui cherche souvent à identifier les indemnisations. L’expert d’assuré permet à son client sinistré qu’il s’agisse d’un particulier, d’une personne morale, d’une entreprise ou d’une collectivité de s’armer et de se « défendre ».

Des maisons qui se fissurent sous l’effet de la sécheresse. Pour les propriétaires, les conséquences sont lourdes. Surtout lorsque l’assurance ne répond pas. Dans la Sarthe, les communes ont fait le choix de se regrouper au sein de l’Association des communes sarthoises maisons fissurées, qui compte désormais 134 adhérents.

Depuis 2018, en Sarthe, des maisons construites sur des sols argileux se fissurent, effet de la rétractation des argiles – faute de pluie suffisante – dans les sols. Depuis, les étés secs se succédant, le phénomène s’amplifie. Problème : les assurances ne suivent pas. Sur 33 communes reconnues en état de catastrophe naturelle, seulement six ou sept maisons ont bénéficié d’indemnités, assure Xavier Jamois, maire de Dollon et président de l’association, cité dans Ouest-France.

Alors la « croisade » des sinistrés s’est mise en route… et le chemin est long. Lors de son assemblée générale de novembre, l’association a annoncé la mise à disposition d’un « expert d’assurés ». « On sait que ça va prendre du temps, mais on a provoqué des choses », souligne Xavier Jamois. « L’expert assuré pourra aider les sinistrés à constituer leur dossier devant les assurances et auprès du tribunal administratif. Il faut aider les gens, leur amener du concret ».

Un parcours d’indemnisation parfois long et complexe

À quelques centaines de kilomètres de là, à Béziers, Alain Negrou, qui a travaillé pendant dix ans dans l’industrie du bâtiment, a créé son cabinet d’expertise en construction Bat’Expert 34 en 2015.  » Il y a sept ans, déjà, les désordres en lien avec les catastrophes naturelles ne cessaient d’augmenter et je me rendais compte que les propriétaires étaient souvent désorientés face aux démarches à entreprendre «  explique Alain Negrou.

 » Une hausse liée aux effets du réchauffement climatique et qui s’accentue d’année en année « , témoigne-t-il dans le Midi Libre. Reconnaissance de la catastrophe naturelle par la commune, déclaration du sinistre, expertise et contre-expertise, étude de sol, chiffrage… Le parcours de l’indemnisation est souvent complexe et long. Les démarches administratives peuvent durer jusqu’à quatre ans.

Et il faut compter, ensuite, une à deux années de travaux de réparation. « Beaucoup d’expertises initiales classent les dossiers sans suite. Notre mission, en tant qu’experts d’assurés, est de démontrer que la sécheresse est bien l’élément déterminant des fissures. Puis de suivre et de relancer les dossiers auprès des parties prenantes pour obtenir gain de cause, ce que nous réussissons dans 95 % des cas. » L’expert assurés a même organisé, le 2 décembre, une soirée d’information et de sensibilisation à destination des élus locaux et du grand public.

43 M€ de coûts liés aux sécheresses entre 2020 et 2050

2022 a connu trois épisodes de canicule au cours de l’été. Ces vagues de chaleur et de sécheresse de plus en plus intenses chaque année entraînent des mouvements de terrain de type RGA (Retrait gonflement des sols argileux), qui eux-mêmes engendrent des fissures sur les habitations.

En France, dix millions de maisons seraient concernées cette année. Pour un coût des dégâts estimé entre 1,6 M€ et 2,4 M€ par la Fédération des assureurs. Alors que la sécheresse a coûté 14 M€ entre 1989 et 2019, son coût devrait tripler et atteindre 43 M€ entre 2020 et 2050.  Parmi les régions les plus touchées, on retrouve le Grand Est, la Nouvelle-Aquitaine, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie. Dans cette région, 79 % des maisons sont en effet situées en zone à risque de RGA.

Quand les communes de Brière forment des experts

Autre problématique à Saint-Lyphard située dans le parc de Brière en Loire-Atlantique. L’APCB (Association des propriétaires de Chaumières en Brière) a carrément décidé de former des experts d’assurés, dans le but de défendre les intérêts de ses adhérents lors de litiges sur les toitures en chaume.

Les propriétaires sont en effet obligés d’utiliser du chaume, mais la qualité et l’origine du matériau posent problème. Le conflit avec le parc de Brière s’enlise. Les experts assurés pourront apporter des atouts supplémentaires aux propriétaires et aux communes.

Installés sur l’ensemble du territoire, à même de mutualiser leurs compétences, les experts assurés deviennent de plus en plus utilisés lors de la procédure post-sinistre.

2023 : le thème  » les experts d’assurés en questions  » sera prochainement traité dans le planning de production de contenus Vovoxx Média

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