Philosophie en entreprise, outil d’attractivité ?

Ces dernières années, les entreprises font appel à des cabinets spécialisés en philosophie afin de faire des interventions auprès des salariés…Entendre parler de Kant, Sartre, Protagoras à la table du comité de direction n’est donc plus une idée farfelue !

Jusqu’à il y a peu, les philosophes ne s’étaient pas immiscés dans le monde de l’entreprise. Or, il n’est pas rare aujourd’hui de les voir faire des interventions à la pause déjeuner ou lors de conférences.

Une tendance à deux visages

Recrutés par les entreprises ces philosophes méconnus ou dans d’autres cas, des penseurs plus « médiatiques », comme Luc Ferry, ou encore André Comte Sponville, viennent porter un message spirituel s’appuyant sur les grandes figures de la philosophie.

Une démarche qui se veut bénéfique, puisqu’elle vise à recentrer l’humain au sein du monde professionnel, mais peut également comporter son lot de travers, comme « le philowashing ».

Ce philosophe de terrain est en effet une denrée en or pour les entreprises souhaitant porter un message plus proche du développement personnel que de la philosophie auprès de ses salariés.

Il n’est pas rare de voir certains d’entre ces intervenants s’intéresser au « leadership », au « pouvoir », à la « réussite ». Autant de sujets qui s’apparentent à du coaching, là où la philosophie, rappelons-le, est plutôt une vision du monde.

Crise de sens

Qu’il s’agissent de philosophie, ou d’autre tendances plus éthiques, cela vient révéler un souhait des entreprises : répondre à de nouveaux modes de pensées plus déontologiques au sein du monde du travail, développer un positionnement plus responsable et citoyen.

Un mouvement que l’on appelle d’ailleurs « l’éthique d’entreprise », qui vise à la fois les comportements individuels des salariés et celui de la société. Il a vu le jour aux Etats-unis avant de se diffuser au Japon alors que la pression liée aux risques financiers, sociaux et environnementaux se faisait sentir.

Un discours éthique qui n’a d’ailleurs cessé de se développer car il répond à une crise de sens ressentie par les salariés. Compétition, chamboulements liés aux nouvelles technologies, perte d’autonomie… ces facteurs ont impacté la hausse de leur inconfort, voire l’apparition de burnout pour certains d’entre eux.

En plus de considérer davantage les maux de leurs salariés, les entreprises ont tout intérêt à renforcer ces démarches pour leur image individuelle. L’éthique d’entreprise les invite à s’éloigner du profit pour se concentrer sur « le sens », viennent les réinterroger sur leur contribution au sein de la société, met en exergue leur raison d’être, leur responsabilité sociale et environnementale.

Voir l’article de Maddyness.com « La philosophie en entreprise a-t-elle un sens ? »

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