La réglementation peut-elle sauver la finance responsable ?

AGIPI, l’association générale interprofessionnelle de prévoyance et d’investissement fondée en 1976, parle dans sa série de podcasts de la réglementation et notamment celle concernant la finance responsable.
Quel est l’objet de cet épisode ?

Cet épisode fait partie d’une série autour de l’épargne et surtout celle responsable et durable. Ce type d’épargne comprend une multitude d’approches et de visions plus ou moins restrictives et sélectives où l’innovation a toute sa place.

Aujourd’hui, l’investissement responsable n’est plus une niche, plus de 1 € sur 2 se dirige vers les fonds socialement responsables. La tendance s’inverse donc clairement.

Nous apprenons en quoi l’AMF, l’Autorité des marchés financiers, est intervenue pour mettre fin à ce qu’elle considère comme du greenwashing et quelle est la réglementation européenne qui a vu le jour récemment.

De même, Servane Pfister, directrice chez Deloitte, et le député Alexandre Holroyd nous expliquent certains points autour de la finance durable.

Ce podcast sur la réglementation au sein de l’épargne responsable s’adresse à toute personne désirant en savoir plus sur la manière avec laquelle sont effectués les investissements et si la France et l’Europe suivent les évolutions des marchés.

Quel est le contenu de ce podcast ?

Comment savoir si un produit d’épargne responsable l’est réellement ? C’est l’une des questions essentielles concernant la finance verte.

L’AMF éclaire avec sa doctrine

Selon une doctrine publiée en 2020, l’AMF « souhaite encourager et accompagner la dynamique en faveur d’une finance durable, tout en veillant à assurer les conditions de la confiance et l’émergence de bonnes pratiques ». Avec celle-ci, l’organisme met fin à un flou et cadre les choses. Il ne suffit pas de dire que l’on fait de l’investissement responsable, il faut le prouver.

L’Europe émet une réglementation pour plus d’informations

Aussi, la réglementation européenne SFDR, pour Sustainable Finance Disclosure, est entrée en application le 10 mars 2021. Son but est de fournir plus de transparence en termes de responsabilité environnementale dans le domaine des services financiers.

Servane Pfister énonce que cette réglementation vise à améliorer la communication des acteurs financiers du marché sur ce qu’ils font en matière d’investissement vert et à ce qu’ils orientent les flux d’investissement vers des financements durables. Ils doivent préciser et donner de la transparence sur la façon dont ils mettent en place ces investissements responsables.

Depuis janvier 2022, il est possible de connaître le niveau d’engagement de chaque fonds en matière d’ESG, les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, à travers 3 niveaux :

  • article 6 : il n’y a pas de politique d’investissement responsable engageante et le produit n’a pas d’objectif de durabilité ;
  • article 8 : celui-ci regroupe tous les produits qui ont des stratégies et qui font partie d’une politique ESG durable ;
  • article 9 : l’investissement est complet avec le but d’atteindre tous les critères, par exemple ceux qui vont s’engager dans une réduction des émissions carbone sur leur portefeuille.

La réglementation contraint à plus de transparence et accompagne le choix des épargnants. Elle souhaite les aider à comparer les solutions d’épargne d’un acteur à l’autre ou les protéger tout simplement.

Un rapport français sur la finance verte

Le député Alexandre Holroyd a sorti un rapport sur la finance verte en 2020 dont le but est la recherche des meilleures pratiques en matière de finance verte pour que la France s’en inspire et fasse de Paris la place numéro 1 de cette épargne.

Il a fait un constat de plusieurs éléments. L’investissement durable est l’avenir de la finance, même si derrière se cachent des questions sur le financement de l’économie verte et sa souveraineté. Aussi, il est question de compétitivité pour Paris et pour les acteurs français au sens large, que ce soit les assurances ou les banques.

De plus, le marché manque encore de normes et de cadres, ce qui met le trouble parmi les épargnants. De ce fait, le rapport présente un certain nombre de recommandations comme introduire des critères de sobriété énergétique, garantir la transparence de l’information à la finance durable, et faire en sorte qu’il y ait plus de fonds disponibles labellisés ISR, l’Investissement socialement responsable, Greenfin ou ayant reçu l’agrément ESUS, pour Entreprise solidaire d’utilité sociale.

En effet, les labels doivent faire partie de la croissance de l’épargne française comme dans les livrets A et les LDDS, les livrets de développement durable et solidaire, pour que petit à petit le changement s’opère.

Que peut-on alors faire ?

Donner un sens à son épargne est peut-être de mettre en lumière son véritable but. Qu’est-ce que je souhaite faire avec elle ?

La meilleure façon de comprendre est alors de poser des questions à son agent en lui demandant dans quels fonds et quels secteurs l’épargne est investie, et s’ils sont labellisés.

Savoir permet d’économiser son argent en toute connaissance de cause et surtout d’être en ligne avec ses valeurs, ce qui est essentiel pour un investissement transparent et bénéfique.

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