Pour les jeunes, le casse tête de l’assurance habitation

En France, concernant l’assurance habitation un nombre croissant de jeunes — étudiants, actifs en début de carrière ou colocataires — peinent à s’assurer correctement. Entre prix des loyers, hausse des primes et complexité des offres, la protection du logement devient un casse-tête, particulièrement en province où l’accès à l’information reste inégal.

Les causes ? Une hausse des primes MRH et une crainte croissante d’inaccessibilité
Pour les jeunes, souvent à revenu modeste, cette inquiétude se transforme parfois en renoncement.

Des offres “jeunes” existent, mais restent méconnues

Conscients de ces difficultés, plusieurs assureurs ont lancé des formules dédiées, per exemples :

  • MAIF propose une assurance habitation pour les moins de 30 ans, adaptée à la colocation (maif.fr) ;
  • La Banque Postale cible les 18–29 ans avec des tarifs réduits (labanquepostale.fr) ;
  • CIC affiche des offres à partir de 7 € par mois (cic.fr).

Mais malgré cette diversité, la compréhension des garanties demeure faible. Une étude Selectra révèle que 95 % des Français ignorent certaines garanties cachées de leur contrat — et les jeunes sont les plus concernés.

“J’ai pris le moins cher, mais je ne sais pas ce que ça couvre”

Sur le terrain, la méconnaissance se traduit par des choix par défaut.“Je m’installe en colocation à [Ville]. Le bailleur m’a demandé une attestation d’assurance. J’ai comparé deux offres : 9 € et 17 € par mois. J’ai pris la moins chère, mais je ne sais pas si je suis couvert pour un dégât des eaux”, raconte Lucas, 22 ans, étudiant en BTS.

Un témoignage loin d’être isolé. D’après Meilleurtaux.com, 23 % des jeunes locataires éprouvent déjà des difficultés à payer leur loyer, sans compter le coût de l’assurance.
Or, la colocation et les petits logements comportent des spécificités légales et techniques souvent mal comprises. Comme le rappelle Le Monde, chaque colocataire doit être assuré au minimum pour le risque locatif, mais les modalités varient selon le bail.

Province : des primes parfois plus abordables, mais un déficit d’information

Les jeunes vivant en province bénéficient en moyenne de primes d’assurance habitation plus basses qu’en région parisienne, selon une infographie de Tipipark.
Cependant, l’accès à l’information y est souvent plus limité. “En ville moyenne, il n’y a parfois qu’une ou deux agences physiques. Beaucoup de jeunes passent par des comparateurs sans comprendre les exclusions de garanties”, note un agent général à Poitiers.

Le manque de pédagogie est d’ailleurs criant : 43 % des jeunes de la génération Z déclareraient ne pas connaître les assurances disponibles ou leur utilité réelle.

Un enjeu social et économique

Les conséquences peuvent être lourdes : en cas de sinistre non couvert, le jeune assuré s’expose à des dettes importantes, voire à une rupture de bail.
Pour les propriétaires, l’absence d’assurance locative représente également un risque financier.
Enfin, pour les collectivités locales, le non-assuré devient un facteur de précarité supplémentaire, notamment dans les villes étudiantes ou les bassins d’emploi jeunes.

Vers une meilleure sensibilisation ?

Des initiatives locales émergent : certaines maisons de l’étudiant ou associations de jeunesse proposent désormais un accompagnement gratuit pour aider les jeunes à décrypter les contrats d’assurance.
Mais la clé reste la pédagogie. Comme le résume un agent d’assurance en région : “L’assurance habitation, c’est un peu comme une serrure : tout le monde sait qu’il en faut une, mais peu comprennent comment elle fonctionne.”

Loin d’être un simple produit administratif, l’assurance habitation s’impose comme un marqueur de l’insertion sociale et économique des jeunes. Dans un contexte de hausse des coûts et de méfiance envers les institutions, comprendre et choisir la bonne couverture devient un véritable acte d’autonomie.

Voir précédent article du 12/09/2025 : Assurance habitation étudiante : +8 % en 2025

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