Depuis le 1er janvier 2025, le dispositif Crit’Air est devenu un élément central de la politique environnementale des grandes agglomérations françaises.
Destiné à limiter la circulation des véhicules les plus polluants dans les zones à faibles émissions (ZFE), ce classement basé sur les émissions de polluants atmosphériques a également des répercussions sur le marché de l’assurance auto. Les assureurs, prenant en compte le niveau environnemental des véhicules, ajustent désormais leurs tarifs en fonction de la vignette Crit’Air.
Crit’Air : une vignette obligatoire dans de nombreuses agglomérations
Déployé dans une trentaine d’agglomérations françaises, le dispositif Crit’Air classe les véhicules en six catégories, de 0 (véhicules électriques et hydrogène) à 5 (véhicules les plus polluants). Ce système permet de réguler l’accès aux centres-villes en fonction du niveau d’émissions des véhicules. Ainsi, les véhicules mieux classés bénéficient d’une circulation plus fluide et de divers avantages, tandis que les modèles les plus anciens voient leurs déplacements restreints.
Un impact direct sur les primes d’assurance
Le classement Crit’Air a rapidement été intégré par les compagnies d’assurance dans l’évaluation des risques et la tarification des contrats. Désormais, la vignette Crit’Air influence les montants des primes auto. Contrairement aux idées reçues, posséder un véhicule récent et peu polluant ne garantit pas forcément une assurance moins coûteuse. En effet, les voitures électriques et hybrides, bien que mieux classées, affichent des coûts de réparation plus élevés en raison de la sophistication de leurs équipements et de leurs composants électroniques.
Comparatif des primes d’assurance selon le classement Crit’Air
Selon une étude menée par Leocare, les véhicules classés Crit’Air 5 bénéficient de primes d’assurance généralement plus faibles que les modèles classés Crit’Air 0 et 1. Par exemple, une assurance en formule tous risques coûte en moyenne 1 126 € pour une voiture électrique (Crit’Air 0), contre 913 € pour un véhicule ancien (Crit’Air 5). L’écart s’explique par la complexité des réparations et le coût des pièces détachées des véhicules récents.
Des sinistres aux coûts variables selon les catégories Crit’Air
Les statistiques montrent que les véhicules Crit’Air 0 et 1 sont davantage exposés à des réparations coûteuses. Les dommages sans tiers impliqué atteignent en moyenne 8 861 € pour ces catégories, soit plus du double des véhicules classés Crit’Air 2 à 5. Par ailleurs, les véhicules plus anciens (Crit’Air 4 et 5) enregistrent une fréquence plus élevée de pannes mécaniques et de bris de glace, bien que ces incidents soient généralement moins coûteux à réparer.
Type de sinistre et coût moyen selon la catégorie Crit’Air
– Dommages sans tiers : 8 861 € (Crit’Air 0-1) vs 3 826 € (Crit’Air 2-5)
– Actes de vandalisme : 6 151 € (Crit’Air 0-1) vs 3 303 € (Crit’Air 2-5)
– Bris de glace : 772 € (Crit’Air 0-1) vs 796 € (Crit’Air 2-5)
Tendances d’assurance : quels choix pour les automobilistes ?
L’impact du classement Crit’Air se reflète également dans le choix des formules d’assurance. Les propriétaires de véhicules récents privilégient majoritairement l’assurance tous risques afin de protéger un investissement plus important. En revanche, les véhicules plus anciens sont souvent assurés au tiers pour limiter le coût des primes.
Répartition des formules d’assurance par catégorie Crit’Air
– Crit’Air 0 : 82,9 % des véhicules sont assurés en tous risques
– Crit’Air 5 : 81,7 % sont couverts en formule tiers
Une adaptation nécessaire pour les assureurs
Face à ces nouvelles dynamiques, les compagnies d’assurance doivent ajuster leurs offres pour répondre aux enjeux environnementaux et économiques. Certaines proposent déjà des incitations pour encourager l’achat de véhicules propres, sous forme de réductions sur les primes ou d’options spécifiques pour les véhicules électriques. D’autres adaptent leurs contrats en prenant en compte l’usage du véhicule en zone urbaine ou rurale, influencé par les restrictions Crit’Air.
Le dispositif Crit’Air, initialement conçu pour améliorer la qualité de l’air, est ainsi devenu un paramètre déterminant pour les assureurs et les automobilistes. Son intégration dans les stratégies tarifaires des compagnies d’assurance marque une évolution importante du marché, influençant directement les choix des conducteurs en matière de mobilité et de couverture automobile.