Héritage : démocratisation mais peu d’anticipation !

À l’occasion de la récente Journée Internationale des Familles, une nouvelle étude menée par l’IFOP pour ASAC-FAPES révèle que près de 80% des Français pensent pouvoir transmettre un héritage.

Cependant, malgré cette confiance, beaucoup ne prévoient toujours pas cette transmission de manière proactive. L’Observatoire des solidarités intergénérationnelles, publié par ASAC-FAPES, met en lumière les attitudes et comportements financiers des familles françaises concernant la succession et les donations.

Une capacité généralisée à léguer un héritage

L’étude montre que 44% des Français ont déjà reçu un héritage, tandis que 78% se considèrent capables d’en laisser un à leurs proches. Ce sentiment de capacité touche toutes les tranches d’âge et classes sociales : 86% des séniors et 75% des jeunes âgés de 18 à 24 ans estiment qu’ils pourront léguer un héritage.

Parmi les catégories socio-professionnelles, 87% des CSP+ et 71% des employés ou ouvriers partagent cette perspective. Ces chiffres illustrent une démocratisation croissante de la transmission patrimoniale en France.

Des héritages diversifiés au-delà des descendants directs

Mais l’héritage ne se limite plus uniquement aux enfants. Parmi ceux qui prévoient de léguer, 64% envisagent de transmettre leur patrimoine à leurs enfants, mais une proportion notable, 14%, envisage de faire profiter d’autres membres de leur famille.

De plus, 4% des répondants pensent léguer à des personnes extérieures à leur famille, telles que des amis ou des relations, et 4% prévoient de reverser leur héritage à des organisations tierces, comme des associations. Par ailleurs, plus d’un Français sur dix préfère sauter une génération et léguer directement à leurs petits-enfants.

Un paradoxe entre capacité et préparation

Malgré la capacité et l’intention de léguer, la préparation de cette transmission reste faible. Beaucoup de familles françaises ne prennent pas les mesures nécessaires pour anticiper et organiser leur succession.

Cette attitude révèle un paradoxe entre la volonté de transmettre et la mise en place des démarches adéquates pour garantir une transmission ordonnée et bénéfique.

Faible prévoyance de la rédaction de testaments

En effet, seulement 14% ont déjà rédigé un testament, et plus de 60% n’ont même pas envisagé cette démarche, tandis que 23% envisagent de le faire. Les jeunes âgés de 25 à 34 ans se distinguent, avec 51% ayant rédigé un testament ou ayant l’intention de le faire, soit 14 points de plus que la moyenne nationale.

En revanche, les retraités sont moins enclins à planifier leur succession, avec seulement un tiers ayant rédigé un testament ou ayant l’intention de le faire. Bien qu’ils soient plus nombreux à avoir hérité et à posséder un patrimoine plus conséquent.

L’assurance vie : pilier de la transmission

L’assurance vie est perçue comme l’outil d’épargne le plus adapté pour la transmission d’héritage par 55% des Français. Les investissements immobiliers, tels que les SCPI, OPCI et SCI, ainsi que les livrets bancaires comme le Livret A, LDDS et LEP, suivent loin derrière.

En effet, ils sont considérés comme les meilleurs produits d’épargne pour la transmission par seulement 19% des répondants pour les investissements immobiliers et 16% pour les livrets d’épargne. Le Plan Épargne Retraite est, quant à lui, classé en première position par seulement 5% des Français interrogés.

« L’assurance vie est l’outil de transmission de patrimoine par excellence. Son accessibilité et sa mise en œuvre simple en font un produit d’épargne populaire et unique répondant à la plupart des enjeux de transmission, et donc recherché pour préparer sa succession. Avec de bons arbitrages et un bon accompagnement, ce placement permet de sécuriser son capital et de protéger son patrimoine tout en optimisant sur les frais de succession, précisément quand les bénéficiaires sont autres que les ayants-droits », précise Éric Muller-Borle, président du cabinet de courtage et de la fédération FAPES.

Devenir acteur de sa succession avec la donation du vivant

Malgré un manque d’anticipation sur la succession après décès, la donation de son vivant attire une majorité de Français, apparaissant comme une solution pour devenir acteurs et décideurs dans le processus de transmission.

Environ 62% des Français envisageraient de faire une donation de leur vivant, avec 20% affirmant cette intention de manière certaine. Cette volonté est particulièrement marquée en Île-de-France, où près de 7 Franciliens sur 10 souhaitent réaliser des donations de leur vivant. Les jeunes âgés de 25 à 34 ans se montrent également très favorables à cette démarche, avec 75% d’entre eux envisageant la donation de leur vivant, ce qui représente une hausse de 13 points par rapport à la moyenne nationale.

L’importance de la planification pour une transmission patrimoniale efficace

Au travers de cette étude, l’observatoire des solidarités intergénérationnelles d’ASAC-FAPES dévoile une évolution significative vers une transmission patrimoniale plus démocratique en France.

Néanmoins, il met également en avant le manque d’anticipation dans la préparation de ces héritages. À l’heure où les solidarités intergénérationnelles prennent de l’importance, il devient crucial pour les familles françaises de planifier efficacement leurs successions afin de sécuriser la situation économique de leurs descendants.

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