Baromètre Cetelem : orientations de la consommation et de l’épargne

Dans un contexte marqué par l’inflation et des taux d’intérêt croissants, l’Europe cherche des solutions. Le Baromètre Cetelem 2024 révèle une adaptation résiliente des ménages, malgré un contexte difficile.

L’année 2024 s’annonce comme un carrefour décisif pour les économies européennes, confrontées à des défis sans précédent. Le Baromètre Observatoire Cetelem, enquêtant sur 10 400 personnes dans 10 pays européens, dévoile les perceptions et réactions face à la crise inflationniste, offrant un aperçu précieux sur les orientations futures de la consommation et de l’épargne.

Moral : stabilité relative

Malgré un climat politico-économique difficile, le moral des Européens reste relativement inchangé, témoignant d’une résilience notable. Le sentiment général concernant la situation des pays et la situation personnelle des individus affiche une légère amélioration, bien que les scores restent inférieurs à ceux d’avant la crise du Covid-19.

L’Allemagne et la France, en particulier, marquent un recul dans cette perception, reflétant peut-être une conscience aiguisée des défis à relever.

L’inflation, une pression constante pour les foyers européens

L’inflation, bien que légèrement atténuée par rapport à l’année précédente, continue de peser lourdement sur le quotidien des Européens. En 2023, 88% des Européens ont perçu une hausse des prix, parmi lesquels 59% estiment qu’ils ont « fortement augmenté », marquant une diminution de 10 points par rapport à l’année précédente, tandis que 29% jugent que les prix ont « plutôt augmenté », représentant une hausse de 7 points.

L’inflation est ressentie avec une forte acuité dans les pays du sud de l’Europe : au Portugal, en Italie et en Espagne, ils sont respectivement 81%, 65% et 65% à penser que les prix ont « fortement augmenté ».

Pour 87% des personnes interrogées, l’inflation constitue la principale source de préoccupation, surpassant les inquiétudes liées à la situation géopolitique internationale, qui concernent 83% d’entre elles.

Pouvoir d’achat : légère amélioration mais tension persistante

Le pouvoir d’achat, central dans les préoccupations, montre des signes de stabilisation : l’année passée, 53% des Européens considéraient que leur pouvoir d’achat s’était détérioré durant les 12 mois précédents ; cette proportion est descendue à 48% cette année.

Le sentiment de dégradation persiste néanmoins dans des pays comme le Portugal et la France, où respectivement 58% et 55% des personnes interrogées jugent que leur pouvoir d’achat a baissé.

Augmentation des intentions d’épargne dans la majorité des pays

Avec la diminution de l’inflation et l’augmentation des taux d’intérêt, une plus grande motivation à épargner se manifeste chez les Européens : 53% envisagent de consacrer davantage d’argent à leur épargne en 2024, contre 51% l’année précédente. L’Allemagne et la Suède font exception, affichant une légère baisse de leurs intentions d’épargne, de 2 et 3 points pour atteindre 57%.

Concernant les intentions d’achat, 53% des Européens expriment le désir de maintenir leur niveau de consommation en 2024, un pourcentage identique à celui de 2023, ce qui suggère une consommation stable malgré des taux d’intérêt élevés et un contexte économique délicat.

Les dépenses en voyages et loisirs, en particulier, bénéficient d’un intérêt croissant (+5%), devançant nettement les intentions d’achat pour des abonnements à des plateformes de streaming (41%) ou pour de l’électroménager (40%).

Des arbitrages budgétaires sévères

Confrontés à l’inflation la plus élevée des quatre dernières décennies, les citoyens européens ont manifesté une remarquable capacité d’adaptation, procédant à d’importants sacrifices financiers. Une majorité, soit 62% des Européens et 65% des Français, ont dû renoncer à des plaisirs tels que les loisirs, tandis que 58% (59% pour la France) ont limité leurs dépenses en termes de vacances.

De même, 60% des Français et 54% des Européens ont réduit leurs achats de vêtements et de chaussures, et plus de 40% ont diminué leurs dépenses en nourriture (44% en France et 37% en Europe).

Les choix de consommation ont également impacté l’achat d’équipements pour la maison, avec 53% des Français et 52% des Européens qui ont revu à la baisse leurs investissements dans l’ameublement et l’électroménager.

En réponse à la pression inflationniste, une large part des Européens a adopté des stratégies proactives : 83% ont diminué le gaspillage alimentaire, atteignant 87% en France. Par ailleurs, 81% se sont tournés plus fréquemment vers les promotions et les articles à bas prix, avec un taux de 79% pour les Français. Cette approche prudente se reflète également dans les habitudes alimentaires, 35% des Européens reconnaissant manger moins qu’auparavant, un chiffre qui s’élève à 41% en France.

« Le contexte reste difficile pour des consommateurs européens qui ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation en 2023. La baisse progressive de l’inflation n’est pas encore complètement perçue. Malgré tout, le scénario central pour 2024 reste celui d’une consommation des ménages qui, sans être euphorique, restera résiliente. Il faudra surveiller les niveaux d’épargne. En effet, la hausse des taux d’intérêts pourrait inciter les Européens à augmenter leur épargne comme le confirme notre baromètre Observatoire Cetelem 2024 », conclut Flavien Neuvy, Directeur de l’Observatoire Cetelem.

Article écrit selon CP.

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