Analyse Amundi : cap sur l’investissement digital

La montée en puissance du numérique révolutionne les comportements d’investissement.

L’analyse réalisée par Amundi révèle un glissement progressif vers les solutions en ligne, tout en accentuant le besoin essentiel de conseils financiers. Entre adoption généralisée et disparités, le digital transforme le secteur.

Dans un monde en constante évolution, l’investissement personnel connaît une transformation significative, poussée par le digital. Une récente enquête menée par Amundi révèle un tournant décisif dans la manière dont les particuliers envisagent et réalisent leurs investissements. Selon cette étude, un nombre croissant d’investisseurs, quels que soient leur âge ou leur niveau de revenus, se tournent vers les plateformes digitales pour gérer leur patrimoine, bien que cette tendance soit plus marquée chez certains que chez d’autres.

Le virage digital des investisseurs

L’enquête Amundi, qui a sondé 4 186 investisseurs âgés de 21 à 60 ans à travers l’Europe et l’Asie, montre que 64 % d’entre eux privilégient désormais les moyens digitaux, que ce soit de façon exclusive ou en complément des canaux traditionnels.

Il semble d’autre part très probable que l’usage du numérique pour investir s’accroisse dans les cinq années à venir, avec près de la moitié (47 %) des investisseurs en ligne déclarant envisager d’accroître la part de leurs placements effectués sur des plateformes digitales. Cette part pourrait monter à 55 % parmi les investisseurs possédant plus de 150 000 euros d’actifs à placer.

Un phénomène transgénérationnel

Cette digitalisation de l’investissement n’est par ailleurs plus l’apanage des générations montantes mais s’étend à toutes les tranches d’âge, avec une adoption encore plus forte parmi les individus les plus fortunés. 66 % des investisseurs de 21 à 30 ans investissent au moins une partie de leur portefeuille par voie numérique, ce chiffre n’étant que légèrement supérieur à celui des 50 à 60 ans (59 %).

Disparités géographiques

La transition vers le digital ne s’effectue pas à la même vitesse partout. Les investisseurs dotés de moyens financiers conséquents et faisant preuve d’une grande assurance restent les plus enclins à adhérer à cette tendance.

En France, par exemple, plus de la moitié des investisseurs privilégient encore les méthodes traditionnelles, un taux supérieur à celui observé dans d’autres régions d’Europe et d’Asie. En effet, 60 % des investisseurs de Suisse ou de Singapour investissent par des moyens digitaux.

Digitalisation et conseil financier : un équilibre recherché

Si, en moyenne, un investisseur détient plus de la moitié de son portefeuille (53 %) dans des investissements numériques sans avoir eu recours à un conseiller financier, l’assistance de professionnels financiers reste néanmoins prisée. En effet, 40 % des sondés consultent un conseiller pour placer un montant correspondant à leur revenu annuel, un chiffre largement supérieur à celui des investisseurs s’informant via les réseaux sociaux.

Le besoin persistant d’accompagnement et de conseil ce traduit également par les 75 % d’investisseurs exprimant le désir d’être guidés par des professionnels, surtout lorsque leurs revenus dépassent un certain seuil.

L’approche hybride, combinant les avantages du digital avec l’expertise humaine, semble dès lors semble dès lors être la voie privilégiée pour répondre aux attentes diversifiées des investisseurs modernes.

Inclusion financière : combler le fossé de genre

L’enquête met également en lumière des enjeux en termes d’inclusion financière, notamment en ce qui concerne le genre. En effet, une minorité de femmes investisseuses, soit 16 %, se considèrent totalement compétentes pour prendre des décisions financières éclairées, tandis que 27 % se perçoivent comme mal informées.

Quant aux choix d’investissement, ils diffèrent significativement entre les genres : une plus grande proportion de femmes privilégie les placements tels que les dépôts à terme ou les livrets d’épargne au détriment des ETF (44 % contre 34 % pour les premiers et 26 % contre 36 % pour les seconds), ce choix étant souvent attribué à un déficit d’information.

Cette situation souligne une disparité marquée en termes de confiance et d’accès à l’information financière entre hommes et femmes, suggérant la nécessité pour les fournisseurs de services financiers d’adopter des mesures visant à renforcer l’accompagnement des femmes dans l’élaboration de leur stratégie patrimoniale.

Un secteur en pleine transformation

L’avenir de l’investissement semble donc indissociable de la digitalisation, une tendance qui s’accompagne d’une demande forte pour l’expertise financière et une approche plus inclusive. La transformation en cours n’est pas seulement technique mais aussi culturelle, poussant les acteurs du secteur à repenser leurs stratégies pour répondre aux besoins évolutifs de leurs clients.

Selon Fannie Wurtz, Directrice de la Division Distribution & Banques Privées et du métier Gestion Passive « Nous assistons à une transformation profonde et durable de notre secteur – intensifiée par une numérisation rapide et des changements démographiques. Notre étude « Decoding Digital Investment » apporte un éclairage supplémentaire à nos clients et partenaires, qui souhaitent mieux comprendre les attentes, les besoins et les défis auxquels sont confrontés les investisseurs particuliers. »

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