Promotion : près de 3 salariés sur 10 démissionnent après

Une récente étude de l’ADP Research Institute®, intitulée « Today at Work – La vérité cachée des promotions », met en lumière les conséquences inattendues des promotions sur la fidélisation des employés.

Basée sur l’analyse des parcours professionnels de plus d’1,2 million de salariés américains entre 2019 et 2022, cette étude souligne la nécessité pour les entreprises d’adopter une stratégie dédiée afin de retenir les talents fraîchement promus.

Lien entre promotion et démission : les risques spécifiques pour certains profils

L’étude révèle un lien significatif entre l’obtention d’une promotion et le départ des talents de l’entreprise. Un lien plutôt alarmant puisque près de 29 % des salariés démissionnent dans le mois suivant leur promotion, comparativement à 18 % s’ils n’avaient pas été promus.

Les employés avec un diplôme d’études secondaires sont particulièrement vulnérables, étant six fois plus susceptibles de quitter leur emploi dans le mois suivant leur promotion. Même pour les titulaires d’un diplôme universitaire, la probabilité de départ augmente, bien que cette tendance diminue après le cinquième mois.

Les stratégies d’atténuation pour les employeurs

Pour atténuer les risques de démission post-promotion, les employeurs sont encouragés à adopter une approche stratégique, offrant des opportunités d’évolution de carrière, un accompagnement dans la transition vers des postes plus responsables, et une fidélisation ciblée des salariés à risque.

Indice de motivation et d’engagement des salariés

L’étude introduit également l’indice « Employee Motivation and Commitment » (EMC), évaluant en temps réel le niveau de fidélisation des travailleurs.

En août 2023, l’indice a atteint son niveau le plus bas depuis juin 2022, soulignant une baisse de motivation générale.

En France, la motivation et l’engagement des salariés ont diminué de 1 % par rapport à 2022, avec seulement 20 % des salariés affichant un niveau élevé. La France se classe parmi les pays avec le moins de travailleurs motivés, aux côtés de la République Tchèque, Taïwan, le Japon et la Corée du Sud.

Des disparités sectorielles et de genre

Le secteur des technologies détient le plus grand nombre d’employés motivés (42 %), suivi par l’information (37 %) et la construction (34 %). Les secteurs de la santé, de l’éducation, et du transport et de la logistique affichent les niveaux les plus bas.

Les hommes entre 20 et 54 ans ont des niveaux de motivation plus élevés que les femmes, mais une baisse est observée chez les plus de 55 ans, indépendamment du genre.

L’indice EMC révèle également un lien significatif entre la productivité et l’engagement des salariés. Les employés très productifs sont 2,6 fois plus susceptibles de manifester un engagement élevé.

La nécessité d’une approche proactive pour fidéliser ses talents

Cette étude souligne l’importance pour les entreprises d’adopter des stratégies proactives pour fidéliser les talents récemment promus. Les employeurs sont appelés à offrir des opportunités d’évolution, à atténuer les conséquences potentielles des départs clés, et à fidéliser les salariés les plus à risque. Une compréhension approfondie des facteurs de motivation et d’engagement est essentielle pour bâtir des environnements de travail durables et attrayants.

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