Le premier baromètre de transformation de l’assurance révèle que les stratégies du secteur convergent désormais vers le client, malgré des défis croissants liés au climat, à la cybersécurité et aux évolutions réglementaires européennes.
Le premier baromètre de la transformation du secteur de l’assurance, réalisé par La Tribune de l’assurance avec Roam, confirme que les stratégies des entreprises se concentrent désormais principalement sur la relation client. Menée en deux phases, qualitative avec des comités d’experts, puis quantitative auprès de professionnels, l’étude offre une vision complète des dynamiques à l’œuvre.
Les assureurs font face à des risques climatiques croissants, accentués par le retrait des réassureurs qui resserrent leurs conditions de couverture. Cela entraîne une volatilité accrue pour les assureurs, répercutée directement sur les tarifs des contrats particuliers. Dans ce contexte complexe, la prévention devient un levier essentiel pour les professionnels du secteur, tout comme le renforcement du partenariat public-privé, exemplifié par le régime Cat Nat géré par CCR.
Parallèlement, la digitalisation avance rapidement. Le secteur affiche un haut niveau de maturité digitale, notamment dans la souscription (78 % avancé à très avancé) et la gestion des contrats (74 %), facilitant ainsi le « self care » des clients. Toutefois, cette transformation digitale accentue les risques cyber et augmente la dépendance aux prestataires externes. Malgré ces défis, les bénéfices de cette digitalisation restent conséquents, notamment pour améliorer l’expérience client et optimiser la gestion de la donnée grâce à l’intelligence artificielle, identifiée comme chantier prioritaire pour 64 % des entreprises.
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) occupe aussi une place centrale. Les assureurs ne la considèrent plus comme un simple outil de communication mais comme un véritable levier de transformation économique et sociale. Au sommet des entreprises, des directions dédiées supervisent la mise en œuvre de politiques RSE globales, influençant notamment les investissements dans l’assurance vie, la satisfaction des collaborateurs et l’attractivité auprès des clients soucieux des enjeux sociaux et environnementaux.
En matière de ressources humaines, l’assurance mise sur l’alternance et le partage de la valeur pour attirer les jeunes talents, confrontée à un marché de l’emploi compétitif. La formation continue, très implantée dans le secteur, complète ces dispositifs en proposant des parcours internes et certifiants, répondant ainsi aux nouvelles attentes des recrues potentielles.
Enfin, si la valorisation des données apparaît comme un chantier stratégique majeur, de nombreux freins subsistent : qualité et sécurité des données, systèmes d’information obsolètes, coûts élevés des investissements et contraintes réglementaires. Néanmoins, l’utilisation de la donnée pour la prospection commerciale domine largement devant les enjeux de prévention ou de tarification.
Dans ce paysage complexe, où se croisent risques émergents et avancées technologiques majeures, le baromètre s’inscrit comme un rendez-vous annuel destiné à suivre précisément l’évolution du secteur.