Banques centrales : nouveaux radars financiers contre le changement climatique

La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP 26 se tient actuellement jusqu’au 12 novembre à Glasgow. Les banques centrales s´intéressent à l´impact du changement climatique  sur les banques et resserrent l´étau autour des financements accordés par celles-ci.

Publié le 22 septembre dernier, le rapport de la Banque Centrale Européenne, présente les résultats d’un test de résistance au climat de l’économie. Ce test consiste à simuler les impacts du changement climatique sur plus de quatre millions d’entreprises mondiales et 1 600 banques européennes. Et il est clair, en cas d’inaction du secteur, l’économie mondiale serait gravement en danger.

Le système financier doit donc jouer un rôle crucial dans le financement de la transition vers une économie neutre sur le plan climatique, focus sur les positions actuelles des banques pour y parvenir.

Banques et assurances : constat climatique alarmant

Que ce soit le « climate stress test » Français en Mai dernier, le « climate stress test » anglais en juin dernier, ou le rapport de la BCE, tous se rejoignent sur un constat alarmant :

  • 10 à 15% du PIB mondial est mis en danger d´ici la fin du siècle dans un scénario d’inaction climatique ;
  • Des risques de transition (coût d’introduction des politiques décarbonées) et physiques (évènements météorologiques extrêmes – vagues de chaleur et feux de forêt dans le Sud ; inondations dans le Nord) auront un impact économique sur des secteurs sensibles comme le secteur pétrolier ou l’industrie chimique, l’agriculture ou la gestion des déchets.

Aujourd’hui ces secteurs dit « sensibles » représentent 9,7% du portefeuille de crédit des banques et 17% du portefeuille des assureurs en France, ce qui laisse apparaitre qu’elles sont modérément exposées aux risques liés au changement climatique, à horizon 2050.

Cela dit, la transition vers une économie plus verte ne consiste pas seulement à gérer les risques, mais représente également une opportunité de croissance économique. Les banques doivent alors repenser leurs stratégies d´investissement et de financement dans lesquelles les avantages d’une action précoce l’emportent sur les coûts initiaux à moyen et à long terme.

Des investissements et des financements à décarboniser

Le communiqué de la Fédération bancaire française du 18 octobre dernier, indique que les six plus grandes banques françaises vont cesser, à partir de janvier 2022, de financer « les projets dédiés et les entreprises dont la part d’hydrocarbures non conventionnels dans l’exploration et la production serait supérieure à 30% de leur activité.

La semaine dernière, la Banque Postale s’est engagée à devenir « zéro émission nette » de carbone sur l’ensemble de ses activités bancaires à l’horizon 2040. Ce sont donc 1,2 milliard d’euros d’investissements et de financements qui vont être cédés ou coupés d’ici 2030 : 500 millions d’euros dans le secteur du charbon et 700 millions d’euros dans les secteurs du pétrole et du gaz

Ces initiatives s’inscrivent dans un plan de réduction des émissions de carbone du secteur afin de s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le Climat en 2015 (qui vise à limiter à 2°C le réchauffement).

Néanmoins, le chemin est encore long pour les acteurs financiers, comme le souligne la directrice de l’ONG Reclaim Finance. Selon elle, 30% est insuffisant pour empêcher l´émergence de nouveaux projets tels que les forages en Arctique qui ont fait parler d´eux à quelques jours de la COP 26.

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