Chaque année, environ 1,5 million de véhicules hors d’usage (VHU) apparaissent en France. Alors que la réglementation impose dépollution et recyclage, quel rôle concret jouent les assureurs, premiers détenteurs de ces épaves, face à leur responsabilité environnementale ?
Un enjeu écologique majeur
Accidentés, techniquement ou économiquement irréparables, en trop mauvais état pour être revendus sur le marché de l’occasion… environ 1,5 million de véhicules hors d’usage (VHU) apparaissent chaque année en France. Ils génèrent environ 51 000 tonnes de pneus, pare-chocs, éléments de carrosserie, batteries au plomb et huiles de vidange… qui, stockés ou traités dans de mauvaises conditions, peuvent polluer les sols et l’eau. Autant de polluants puissants qui nécessitent une gestion rigoureuse pour éviter toute contamination grave.
La filière des véhicules a été mise en oeuvre le 26 mai 2006, suite à une directive européenne. Créée à l’origine pour gérer la collecte et le traitement des véhicules hors d’usage (VHU).
La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (« AGEC ») a prévu la mise en place d’une filière à responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les producteurs de voitures particulières, camionnettes, véhicules à deux ou trois roues et quadricycles à moteur dont les véhicules sans permis (appelés également voiturettes).
Depuis 2024, la gestion de la fin de vie des voitures particulières, camionnettes, véhicules à deux ou trois roues et quadricycles à moteur (voitures sans permis) est réalisée dans le cadre de l’obligation de responsabilité élargie des producteurs (REP) de véhicules.
Le rôle clé des assureurs
Après indemnisation, l’assureur devient souvent propriétaire du « véhicule épave », et doit en assurer le transfert vers une filière conforme. En pratique, cette responsabilité est souvent/parfois déléguée ? Et peut laisser planer le doute sur la traçabilité réelle des traitements.
Des dynamiques industrielles se dessinent, les assureurs en 1ère ligne ?
D’un côté, des initiatives positives émergent. La loi AGEC favorise la pièce de réemploi (PRE), et certains assureurs comme MAIF, via leur plateforme, développent effectivement des solutions circulaires.
- Label « recycleurs vertueux » : la SRA permettra aux assureurs de sélectionner des centres VHU engagés et fiables dès juin 2025.
- Le 7 Juillet dernier, les groupes Covéa et Faubourg annonçaient proposer une marketplace de pièces de rechange automobiles pour les professionnels, ouverte à tous et proposant une offre très large de pièces de réemploi et de pièces neuves (d’origine, d’équipementier ou de qualité équivalente) avec un haut niveau de qualité, de traçabilité et de conformité des pièces proposées.
- L’Usine Battri dans le Pas‑de‑Calais est un nouvel établissement lancé en 2025, capable de recycler jusqu’à 35 000 tonnes de batteries/an, produisant de la « black mass » et couvrant 50 % de ses besoins énergétiques en interne, une stratégie circulaire innovante.
Et puis aujourd’hui, GPA annonçait l’ouverture officielle à Pont‑Sainte‑Maxence d’une « gigafactory » pour le traitement des VHU, à l’aide de technologies avancées en faveur d’une économie circulaire responsable et innovante. Cette nouvelle usine de recyclage des mobilités est? évoque son dirigeant, Johan Renaud, « une version 2.0 de celle que nous avons construit à Livron (26), et les connaisseurs savent que ce n’est pas rien comme référence! Possiblement le site de recyclage de véhicule le plus avancé technologiquement et industriellement jamais créé. »; Un projet particulièrement intéressant pour les assureurs, soucieux de garantir la traçabilité et la circularité des VHU.
Les assureurs sont-ils en train de devenir des acteurs clés de la filière VHU ? En favorisant la traçabilité des véhicules traités et en nouant des partenariats industriels, comme avec GPA ou Battri, pour garantir un traitement local, innovant et transparent. Ils pourraient d’ailleurs intégrer la gestion écologique des VHU dans leurs rapports d’impact.
Derrière chaque épave, il y a un enjeu environnemental mais aussi économique. Avec des labels, des plateformes numériques et des usines innovantes, les assureurs peuvent passer d’un rôle « passif » à un rôle actif. L’enjeu : assurer une gestion vertueuse, traçable, et circulaire des véhicules de fin de vie.
Ndlr : Dans un monde en mutation, où les crises climatiques, sanitaires et sociétales redéfinissent nos priorités, l’assurance n’est pas qu’un « filet de sécurité », mais est un acteur de la transformation. C’est avec cette conviction que les Trophées de l’Engagement, un dispositif inédit porté par Vovoxx Média, a la volonté de mettre en lumière les actions concrètes, les initiatives à impacts (sociétal, environnemental et solidaire) déployées dans nos territoires. Rejoindre le dispositif ? Contactez-nous.

