En instaurant un congé menstruel rémunéré pour ses salariées, Solimut Mutuelle de France fait le choix d’un engagement social concret, en cohérence avec son modèle mutualiste et solidaire. Une mesure innovante à fort impact en matière de santé au travail et d’égalité professionnelle.
Depuis mai 2025, les salariées de Solimut Mutuelle de France peuvent bénéficier d’un congé menstruel rémunéré, à hauteur de 13 jours par an. Accessible sur certificat médical, ce dispositif repose sur un processus confidentiel, sans validation managériale, et vise à améliorer les conditions de travail des personnes souffrant de douleurs menstruelles incapacitantes.
Votée par l’assemblée générale des adhérents, cette initiative illustre la capacité du modèle mutualiste à traduire en actes ses valeurs fondatrices. En prenant à bras-le-corps un enjeu de santé encore largement tabou, Solimut agit sur les déterminants sociaux des inégalités de genre au travail, rejoignant d’autres innovations sociales portées par les mutuelles ces dernières années.
Cette décision s’inscrit également dans une démarche politique assumée : la mutuelle milite depuis plusieurs années pour une prise en charge par la Sécurité sociale du congé menstruel et des protections périodiques. L’objectif est double : garantir l’accès aux soins pour toutes, et reconnaître pleinement les impacts des menstruations sur la vie professionnelle.
Une réponse concrète à un enjeu de santé publique
En France, plus de 15 millions de personnes sont concernées par les douleurs menstruelles, souvent invisibilisées dans le monde du travail. Selon un sondage Ifop de 2022, 65 % des salariées déclarent avoir déjà rencontré des difficultés liées à leurs règles sur leur lieu de travail. Parmi elles, plus d’une sur trois estime que ces douleurs affectent sa productivité.
Ce constat renforce l’idée que l’adaptation de l’organisation du travail à la réalité menstruelle constitue un enjeu de prévention, d’innovation sociale et de santé publique. En permettant une meilleure conciliation entre douleurs cycliques et obligations professionnelles, Solimut introduit un levier d’amélioration des conditions de travail et de lutte contre l’absentéisme, tout en donnant une place centrale à la santé des femmes dans les politiques RH.
La formation des managers et des équipes RH à ces enjeux a également été intégrée dans le déploiement de la mesure, confirmant l’ambition d’un changement structurel dans les pratiques internes de la mutuelle.
Une ambition d’essaimage au-delà de l’entreprise
En adoptant cette mesure, Solimut espère faire évoluer les représentations et inspirer d’autres organisations, notamment dans le secteur de l’assurance, à s’engager sur le sujet. À travers cette action, la mutuelle entend aussi interpeller les pouvoirs publics et contribuer à faire émerger un consensus autour de la reconnaissance du congé menstruel dans le droit du travail.
Ce positionnement participe de la volonté des mutuelles de se réaffirmer comme des acteurs politiques à part entière, porteurs d’initiatives de terrain mais aussi de plaidoyer national. En liant action concrète et mobilisation collective, Solimut entend démontrer qu’un modèle économique peut rester connecté aux réalités sociales et s’engager dans des formes de régulation innovantes.
Le congé menstruel devient ainsi un marqueur d’identité mutualiste, au croisement de la solidarité, de l’inclusion et de la santé au travail.