Mercer Marsh Benefits propose six mesures pragmatiques pour réaliser jusqu’à un milliard d’euros d’économies annuelles, afin de concilier maîtrise budgétaire et préservation de l’accès aux soins.
Face à un déficit record de 13,8 milliards d’euros pour l’Assurance Maladie en 2024, représentant près de 90 % du déficit total de la Sécurité sociale, Mercer Marsh Benefits présente six propositions concrètes visant à maîtriser les dépenses de santé tout en maintenant un accès équitable aux soins.
La première mesure, délivrer les médicaments à l’unité, pourrait générer 204 millions d’euros d’économies par an, réduisant ainsi le gaspillage médicamenteux. Par ailleurs, le renouvellement d’ordonnances sans visite médicale préalable permettrait d’économiser jusqu’à 484 millions d’euros annuels, tout en désengorgeant les cabinets médicaux.
La généralisation d’un deuxième avis médical avant toute intervention chirurgicale est également envisagée. Cette pratique pourrait éviter les actes inutiles et dégager une économie annuelle estimée à 45 millions d’euros. Mercer suggère également une responsabilisation accrue des auxiliaires médicaux, mesure qui favoriserait l’accès aux soins et le dépistage précoce tout en générant 29 millions d’euros d’économies.
L’accent sur la prévention constitue également un axe central des propositions. Mercer préconise la mise en place de parcours coordonnés de prévention, estimant le gain potentiel pour l’Assurance Maladie à 214 millions d’euros par an. En complément, l’implantation d’un plan de prévention en entreprise représenterait une économie annuelle d’environ 140 millions d’euros en prévoyance, valorisant ainsi l’entreprise comme acteur essentiel dans la santé publique.
Mercer suggère aussi d’autres pistes de réflexion comme l’épargne santé individuelle, la lutte renforcée contre la fraude (notamment dans les secteurs optique et pharmaceutique) et la prévention santé mentale, afin de mieux anticiper et gérer les risques psychosociaux, sources d’arrêts de travail fréquents.
Ces propositions s’inscrivent dans une volonté plus globale d’évolution du modèle de financement de la santé, visant notamment à réduire le gaspillage, améliorer l’efficience des dépenses et responsabiliser davantage les patients. Mercer souligne également la nécessité d’adapter le cadre réglementaire des contrats responsables pour intégrer pleinement ces mesures, en particulier celles axées sur la prévention.
L’objectif affiché est clair : réguler intelligemment les dépenses afin d’éviter que la santé ne devienne un luxe, tout en assurant la pérennité et la soutenabilité du système de soins français.

