L’escroquerie à l’assurance, organisée !

L’escroquerie à l’assurance a toujours existé. Mais certains industrialisent la démarche, en proposant aux assurés des fausses factures pour des lunettes ou un pare-brise afin d’obtenir des remboursements indus.

Les assureurs s’organisent pour lutter contre ce fléau. Ils peuvent compter sur les nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle.

C’est une offre très alléchante : gagner 6 000 euros pour un « remboursement » de votre mutuelle ou assurance, comme l’illustre un reportage de TF1. Le tout sans sinistre, sans acte médical, sans rien faire…

Ce n’est pas un miracle, c’est une fraude. Derrière ces offres se cachent des escrocs qui vont faire en votre nom de fausses factures. Maxence Bizien, directeur de l’Agence de lutte contre la fraude à l’assurance, interviewé par TF1, explique le procédé : « Un faux devis, ça peut être tout juste un document réalisé sous Word ou sous Excel avec l’identité d’un véritable professionnel de santé, qui va se faire usurper son nom et sa qualité. C’est aussi simple que ça. Et ils vont vous produire des fausses factures sur une base a priori réelle ».

Jusqu’à 5 ans de prison et 375 000 euros d’amende

Des pratiques qui peuvent avoir de graves conséquences ! Ceux qui répondent à ces annonces s’exposent à des poursuites pénales pour escroquerie : ils risquent jusqu’à 375 000 euros d’amende et cinq ans d’emprisonnement. Sans compter le remboursement de la somme et, probablement, la radiation de l’assurance.

Et ce ne sont pas les seuls risques. Pour agir, les faussaires vous demandent d’envoyer beaucoup d’informations vous concernant.  « Soyez très vigilant parce que donner un numéro de téléphone, un numéro de Sécurité sociale ou une carte bleue vous expose à des risques majeurs de pillage de vos données, et donc à une usurpation d’identité », prévient Maître Julie Jacob, avocate en droit numérique. Les escrocs pourraient vendre ou utiliser ces informations pour souscrire des prêts à leur compte. À la fin, c’est donc bien vous qui finiriez escroqués.

Risque d’usurpation d’identité

« C’est un jeu très dangereux. Les assurés communiquent beaucoup d’informations : leur carte d’identité, leur carte Vitale ou leur carte grise, des identifiants de connexion… Il y a un risque d’usurpation d’identité », met en garde Maxence Bizien de l’Alfa. D’autant qu’il faut encore reverser la moitié de la somme remboursée par l’assureur aux escrocs. « Si vous ne reversez pas 50 % des gains, ces escrocs peuvent contracter des crédits à la consommation, vous menacer physiquement, car ils ont votre adresse ».

L’intelligence artificielle, un atout de taille

Conscients de l’enjeu, les professionnels se mobilisent contre la fraude, comme Carte Blanche Partenaires, réseau de soins qui regroupe plus de 220 000 professionnels adhérents. « Nous mettons en œuvre des moyens divers et variés pour lutter contre la fraude. D’abord, nous renforçons les moyens humains dans ce domaine. Tous nos gestionnaires vont être intégrés au dispositif qui permet de contrôler la fraude. Nous allons aussi développer nos algorithmes d’identification des cas de fraude. C’est vrai pour l’optique, l’audio et le dentaire », explique Philippe Drapier, directeur général de Carte Blanche Partenaires (CBP), cité dans Acuité. « En 2022, nous avons identifié un dispositif ophtalmos.io, un site internet qui faisait des ordonnances, des prescriptions avec des fausses signatures de médecins. Donc qui était complètement illégal. Nous avons demandé aux opticiens le remboursement des prises en charge accordées dans ce cadre. »

Fort heureusement, grâce à l’intelligence artificielle, les assureurs sont de mieux en mieux armés pour débusquer les fausses factures.  La start-up Shift Technology a été conçue dans cette optique. Le cœur de métier des solutions de Shift est de mettre l’Intelligence Artificielle en application pour servir au mieux les acteurs de l’assurance, notamment en les aidant à prendre les meilleures décisions.

Sur l’ensemble des processus critiques liés aux différentes étapes d’une police d’assurance, l’IA permet d’identifier des anomalies, des comportements suspects, des schémas de fraude, etc. « Bien appliquée, elle permet de donner du sens aux importants volumes de données, et surtout, de les transformer en informations actionnables », souligne Jeremy Jawish, fondateur de Shift Technology, cité dans Maddyness.

Les potentialités offertes par l’intelligence artificielle intéressent les assureurs et leur permettent de gagner en compétitivité et de mieux servir les assurés honnêtes.

Sources : reportage de TF1, publications Internet dont celle d’Acuité.

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